IA pour PME – vers le futur numérique avec le soutien de la NPR

Rendre l’intelligence artificielle (IA) accessible aux petites et moyennes entreprises de Suisse centrale, tel est l’objectif de l’association Local AI Community (LAC). Grâce à des conseils spécifiques, à la mise en réseau et à des ateliers pratiques, les entreprises peuvent acquérir les connaissances nécessaires pour utiliser l’IA de manière ciblée et rentable. Une offre qui a été rendue possible grâce au soutien financier de la Nouvelle politique régionale (NPR), qui a été investi dans l’infrastructure et la mise en place d’un hub d’intelligence artificielle (IA). Jetez un coup d’œil à notre vidéo pour voir comment cela fonctionne.

Remarque: L’association s’appelait encore  LAC2 au moment de l’enregistrement, raison pour laquelle nous avons repris cette dénomination dans la vidéo.  

Plus de compétence dans le domaine de l’IA pour des entreprises de Suisse centrale  

L’association à but non lucratif LAC entend soutenir les entreprises et les institutions de Suisse centrale afin qu’elles comprennent mieux l’IA et l’utilisent le plus efficacement possible. Les PME ne disposent en effet souvent pas des conditions nécessaires pour une exploitation optimale de cet outil informatique. C’est précisément là qu’intervient l’association, qui propose un transfert de connaissances ciblé, un réseau solide, des événements spécifiques et un accès aisé à des outils d’IA. L’innovation doit devenir une réalité, afin de renforcer durablement la compétitivité de la région et créer à long terme une communauté régionale dynamique dans ce domaine.

L’AI Hub de Lucerne n’est pas seulement un point de contact concret, il propose également plusieurs services et offres liés à l’IA dont les PME de la région économique de Lucerne peuvent bénéficier. On mentionnera notamment les services suivants:

  • Conseils individuels et coachings: des entreprises se voient suggérer les applications d’IA qui peuvent leur être utiles.  
  • Ateliers pratiques: des collaborateurs sont formés, qui peuvent tester ensuite certaines applications.
  • Accès à des modèles d’IA préentraînés
  • «AI Sandbox»: un environnement de test pour une validation de principe.
  • Plateforme d’échange: mise en réseau d’expertes et d’experts, d’entreprises et de jeunes talents.   

Jamie Shelley, AI Hub Manager chez LAC, déclare à propos de cette offre: «Nous misons sur des applications concrètes. Les entreprises locales profitent directement de notre savoir-faire et de notre réseau. Nous voulons créer des synergies et promouvoir l’innovation dans la région même.»

Le soutien de la NPR: un facteur de succès décisif

La création de LAC a été rendue possible grâce aux subventions de la Nouvelle politique régionale (NPR). «La NPR nous a permis de passer de la parole aux actes», déclare Patricia Feubli, présidente de l’association. Les subventions ont joué un rôle-clé dans la création de l’infrastructure nécessaire, la mise en place de l’AI Hub et de son équipe, ainsi que l’organisation d’événements de réseautage et de formation continue.

Nicole Bachmann, du service NPR, le confirme: «Ce projet est important pour le canton, car il facilite l’accès des PME de Suisse centrale aux technologies innovantes et renforce la compétitivité de la région à long terme.»

L’IA dans la pratique: collaboration avec Schaltraum AG, une PME locale

L’entreprise Schaltraum, spécialisée dans l’automatisation des bâtiments et basée en Suisse centrale, est un bel exemple de l’efficacité du travail accompli par l’association LAC. Depuis décembre 2024, cette entreprise travaille en effet avec cette dernière pour intégrer le potentiel de l’IA dans ses processus opérationnels. «La mise en réseau des entreprises, de la science et de l’expertise qu’offre LAC nous a convaincus», déclare Jean-Christophe Martin, directeur général de Schaltraum AG. «Nous pouvons ainsi accumuler ensemble des connaissances et nous préparer pour l’avenir.» D’autres coachings et ateliers sont prévus dans le cadre de cette coopération, notamment sur le thème de «l’IA au bureau». «Je me réjouis de poursuivre cet échange fructueux et de développer de nouvelles solutions», ajoute encore Jean-Christophe Martin.

Avec LAC et son accompagnement professionnel, les entreprises de Suisse centrale disposent d’un précieux contact pour découvrir les possibilités de l’IA et faire leurs premiers pas dans le futur numérique.

Photo: LAC

Balade viticole dans le Weinland zurichois – plaisir, connaissances et innovation numérique

Les sentiers de randonnée viticole du Weinland zurichois se sont considérablement développés ces dernières années, notamment grâce à la Nouvelle politique régionale. De nouveaux itinéraires, des expériences culinaires et des mises en valeur numériques en font une destination unique pour les amateurs de vin et les amoureux de la nature. Découvrez comment tradition et modernité évoluent ici en parfaite harmonie!

Les huit sentiers de randonnée viticole du Weinland zurichois ont connu une transformation impressionnante au cours des quatre dernières années. Aménagés et balisés en 2011, ils ont d’emblée offert non seulement de magnifiques itinéraires à travers le paysage viticole, mais aussi un aperçu passionnant du travail des viticulteurs. Cela étant, le vent, les intempéries et les machines agricoles ont mis à mal au fil du temps les pancartes et autres panneaux de signalisation placés tout au long de ces sentiers. Il était donc grand temps de les rénover, un travail couronné de succès à la satisfaction de toutes les parties concernées et de la région du Weinland zurichois.

Photo: ProWeinland

Un nouveau départ pour les sentiers de randonnée

Après avoir inspecté minutieusement les huit itinéraires, ProWeinland a décidé de revoir complètement le concept en vigueur, eu égard notamment aux nouvelles possibilités que propose la Nouvelle politique régionale (NPR). L’objectif était donc de proposer une offre encore plus attrayante, afin que les randonneurs et les entreprises régionales y trouvent leur compte. Les 16 exploitations viticoles situées le long des sentiers ont donc été impliquées dans ce processus. C’est ainsi que, en collaboration avec ces dernières et avec le soutien de l’association Zürcher Wanderwege, les nouveaux tracés ont été conçus de manière à ce que les randonneurs puissent passer directement devant les vignobles sans devoir faire de détours. Le résultat est une combinaison parfaite entre nature, plaisir et contact direct avec les producteurs. La signalisation le long de l’itinéraire a également été revue et améliorée; elle se base sur les directives de l’association Zürcher Wanderwege. 

Des expériences savoureuses tout au long du parcours

Les quatre offres culinaires proposées le long du parcours et qui permettent surtout aux petits groupes de déguster le vin local dans une ambiance conviviale constitue un autre point fort de cette rénovation. Il a fallu pour ce faire mettre en place une étroite collaboration avec près de trente entreprises locales (restaurants, boulangeries, boucheries et fromageries), afin de marier judicieusement spécialités régionales et expérience de la randonnée.

  • Wine, Dine & Hike: sur deux itinéraires – des chutes du Rhin à Rudolfingen en passant par le Stammertal – les randonneurs peuvent déguster des plats raffinés dans trois restaurants, accompagnés de deux verres de vin provenant de la cave locale.
  • Schiterberg & Flaachtal: ici, les visiteurs reçoivent une sacoche à vin contenant du fromage, de la viande, du pain et un verre, qui leur servira pour déguster des vins à différentes stations. Au Schiterberg, la dégustation se fera dans les traditionnels «Räbhüsli», tandis que dans la vallée de la Flaach, la sacoche sera garnie d’une bouteille.
Photo: ProWeinland

Résultats: des chiffres record et des innovations numériques

Les viticulteurs profitent d’une valeur ajoutée accrue et d’une meilleure visibilité, tandis que les randonneurs vivent une expérience unique.

Le nombre de visiteurs montre que ces innovations portent leur fruit: on est en effet passé de 340 personnes en 2023 à près du double en 2024! Un succès qui ne peut que nous motiver à poursuivre ce projet.

À partir du printemps 2025, une innovation numérique – l’application «mapstogo» – viendra compléter le sentier viticole de la vallée du Stammertal. Grâce à des codes QR placés à huit endroits sélectionnés le long du parcours, les randonneurs pourront obtenir par ce biais des informations variées sur la viticulture, les particularités régionales et les défis typiques auxquels les vignerons sont confrontés, tels que les maladies de la vigne ou encore les parasites. Une transmission de connaissances à bas seuil qui rend le sentier viticole non seulement plus informatif, mais aussi plus interactif. Tous les sentiers viticoles devraient être équipés de «mapstogo» à long terme. A noter que d’autres acteurs régionaux, comme les musées locaux, peuvent également bénéficier de cette plateforme.

Photo: ProWeinland

Quand tradition rime avec innovation

La numérisation rend encore plus vivante l’expérience des sentiers viticoles et met la viticulture dans le Weinland zurichois encore plus à la portée de tout un chacun. Voilà un exemple réussi de la façon dont les technologies modernes peuvent donner un nouvel élan aux paysages culturels traditionnels. Grâce à une étroite collaboration entre les viticulteurs, les restaurateurs et les acteurs du tourisme, l’offre reste dynamique et ne cesse d’être développée.

Les sentiers viticoles sont depuis longtemps bien davantage qu’une simple promenade à travers les vignobles: ils invitent en effet à la découverte, au plaisir des sens et à l’ouverture. Ceux qui souhaitent découvrir les nectars de Zurich sous toutes leurs facettes trouveront ici une combinaison parfaite entre nature, gastronomie et innovation numérique.

Bien que le canton de Zurich soit un site économique particulièrement solide, deux régions remplissent tout de même les conditions pour bénéficier de subventions: il s’agit de la région de la montagne zurichoise et du Weinland. La mise en œuvre de la NPR dans le canton est assurée par deux associations, à savoir l’Association pour la promotion économique de l’Oberland zurichois et  ProWeinland, l’association responsable de son implémentation dans le Weinland zurichois. Si toutes deux soutiennent des organes responsables de projets externes, elles peuvent également lancer leurs propres projets à condition qu’ils répondent aux critères clés de la NPR et apportent une valeur ajoutée à la région.

Guide pratique en ligne sur la numérisation pour les communes

Aujourd’hui, pratiquement aucune commune n’échappe au thème de la numérisation. Alors que certaines sont déjà bien avancées, d’autres n’en sont qu’au début. Qu’est-ce qui préoccupe votre commune? Quels termes ne sont pas encore clairs? Le guide numérique laisse des expertes et experts répondre aux questions posées.

Il n’est pas si facile de s’y retrouver dans la jungle de la numérisation. De nombreux champs thématiques doivent être traités et de nouvelles solutions sont constamment proposées sur le marché. Cela dépasse souvent les communes qui ont peu de ressources. Le guide numérique y remédie. Il a été conçu en étroite collaboration entre l’Association des communes suisses, l’association Ma commune et l’Administration numérique suisse (ANS). Quelles questions avez-vous sur la numérisation, la transformation numérique ou l’e-gouvernement?

De cette façon, toutes les utilisatrices et tous les utilisateurs du site Internet peuvent bénéficier des résultats. l’acs publie dans le magazine «Com­mune suisse» les questions et les réponses parti­ culièrement importantes.

Nouvelle application des parcs suisses

L’application des parcs suisses a été entièrement refondue. Elle bénéficie d’un nouveau design et de fonctionnalités complétées. Elle sert de guide de poche polyvalent pour les visiteuses et visiteurs et relie les activités des parcs aux offres de mobilité correspondantes. Les cartes nationales officielles de la Suisse servent de base cartographique pour l’application. Toutes les activités présentées sont accessibles en transports publics.

app.parks.swiss

En minibus de porte à porte

Peter Jankovsky

Dans le val Verzasca (Tessin), les autochtones et les touristes bénéficient d’une nouvelle offre: à l’aide d’une app, ils peuvent commander une course en minibus qui les transporte de porte à porte. Il s’agit du projet pilote Verzasca Mobile, en cours depuis octobre 2021 dans le cadre du master plan Fondazione Verzasca et de la Nouvelle politique régionale.

Ce projet est conçu comme une offre complémentaire aux courses CarPostal et s’adresse en premier lieu aux autochtones en se concentrant sur les heures creuses. Deux minibus électriques sont en général disponibles. Non seulement ils transportent les clients de porte à porte ou les amènent jusqu’à la ligne de chemin de fer de la plaine de Magadino, mais ils les conduisent aussi jusqu’aux magasins d’alimentation, aux filiales de la Poste ou encore aux entraînements sportifs et aux manifestations publiques.

© regiosuisse

La personne qui souhaite réserver une course collective en minibus charge l’app sur son téléphone mobile. Une fois un compte créé, il est possible de saisir une destination et une date. L’application fait ensuite concorder la demande avec d’autres réservations de passagers potentiels et propose un horaire. L’app mobile affiche aussi la position du minibus concerné. Elle permet de payer la course juste après la commande définitive.

L’application est utilisée en continu et le nombre de ses utilisatrices et de ses utilisateurs augmente. Si son succès se confirme, CarPostal SA veut aussi réaliser ce projet dans d’autres régions. Le projet Verzasca devient ainsi un projet pilote pour d’autres régions périphériques de Suisse.

verzasca.ch/fr/verzasca-mobile

regiosuisse.ch/fr/base-de-donnees-des-projets

Vous trouverez ici la version complète en allemand.

Autres articles

Le covoiturage pour mieux desservir les zones rurales

Patricia Michaud

L’équation «participation sociale = véhicule privé» a la dent dure, surtout dans les zones rurales. Deux expériences pilotes suisses lancées dans le cadre d’Interreg Alpine Space – et de son projet MELINDA – visaient à changer les habitudes, en se basant sur le covoiturage et les nouvelles technologies.

Réduire l’empreinte écologique liée aux déplacements en privilégiant une mobilité multimodale, c’est bien. Planifier cette évolution en se basant sur les habitudes et les besoins effectifs des usagers, c’est mieux. Grâce aux nouvelles technologies, il est désormais possible d’avoir accès à une multitude d’informations et de les faire circuler en temps réel. Interreg Alpine Space, un programme soutenant des projets de coopération entre les pays de l’espace alpin, souhaite mieux intégrer le potentiel offert par la récolte et l’exploitation de données afin d’encourager le développement d’une mobilité plus verte et durable, que ce soit dans les villes ou les zones rurales.

Lancé en 2018 et achevé en 2021, le projet MELINDA (Mobility Ecosystem for Low-carbon and INnovative moDAl shift in the Alps) visait à soutenir activement les citoyens et toutes les parties prenantes dans leurs efforts en matière de mobilité du futur. La meilleure intégration des données, tout particulièrement au niveau transnational, en était l’un des points centraux. Concrètement, ce projet doté d’un budget total d’environ 2 millions d’euros avait pour but d’améliorer la connaissance des facteurs qui influent sur le changement de comportement en matière de déplacements bascarbone. Il était articulé autour d’une série de projets pilotes en France, en Italie, en Slovénie, en Allemagne, en Autriche et en Suisse.

C’est la Haute école spécialisée de Lucerne (HSLU) qui s’est chargée du volet helvétique de MELINDA, à travers deux projets pilotes. Ils ciblaient des zones rurales dont les transports publics se caractérisent par une cadence peu soutenue, des horaires limités et des parcours indirects, ce qui a pour conséquence un taux particulièrement élevé de véhicules personnels dans la région. Dans les deux cas, l’idée centrale consistait à encourager aussi bien les collectivités publiques que des entreprises privées à s’engager pour le covoiturage.

Le financement de ces projets était porté par des partenaires cantonaux, des sociétés de transport, ainsi que la Nouvelle politique régionale de la Confédération. Rimant respectivement avec l’introduction de Taxito à Maladers (GR) et de HitchHike dans le parc naturel Thal (SO), ils cherchaient tous deux à tester des modèles permettant potentiellement d’augmenter l’accessibilité aux régions rurales, tout en réduisant la dépendance de la population locale aux véhicules motorisés privés.

© regiosuisse

Un smartphone et quelques francs

Le carpooling, qui consiste à créer des communautés de conducteurs et de passagers, peut contribuer à réduire les émissions globales de CO2. Les nouvelles technologies – et surtout la généralisation de leur utilisation par la population – facilitent grandement la mise en lien entre les diverses parties prenantes au covoiturage. Reste qu’à l’heure actuelle, ce modèle de transport est utilisé de façon marginale en Suisse, du moins pour les déplacements quotidiens.

Entre Coire et Maladers, le système de ridesharing Taxito a été mis sur pied afin de pallier l’absence de transports publics dans certaines zones et d’offrir une alternative aux taxis. Ce système consiste à placer des panneaux à des endroits stratégiques, créant des espèces d’arrêts où les véhicules privés peuvent venir charger des voyageurs ayant au préalable indiqué leur destination par sms. Une modeste contribution financière est demandée aux passagers, qui peuvent la régler via leur téléphone portable. À noter que Taxito est davantage adapté aux déplacements occasionnels qu’aux trajets pendulaires. Quant à HitchHike, le service privilégié dans le parc naturel Thal, il s’agit d’une plateforme mettant en lien des personnes effectuant régulièrement un trajet similaire et leur proposant des lieux de rendez-vous sous la forme de places de parc. Une fois le contact initial établi, les conducteurs et les passagers communiquent directement entre eux.

Dans un rapport, la HSLU rappelle que le parc naturel Thal englobe neuf communes totalisant quelque 15 000 habitants répartis sur près de 140 km2. L’offre existante en matière de transports publics ne parvient ni à rendre la région aisément accessible aux personnes ne disposant pas d’un véhicule privé, ni à fluidifier le trafic dans le secteur, dont les routes sont régulièrement sujettes aux bouchons aux heures de pointe. C’est en juin 2019 que HitchHike a été introduit dans la région, via une sous-plateforme de www.hitchhike.ch. Chaque commune de la région concernée a été équipée d’un point de rencontre entre conducteurs et passagers. Ces derniers réglaient entre eux la question d’un éventuel défraiement. À noter qu’il s’agissait de la première utilisation publique de HitchHike, une plateforme créée en 2011 essentiellement à l’intention des organisations.

© regiosuisse

Scepticisme et inclusion

Responsable du dossier MELINDA auprès de la HSLU, Timo Ohnmacht rapporte que le volet suisse du programme «visait à sortir de l’équation ‹participation sociale en zone rurale = véhicule privé› ». En effet, alors que la mobilité est considérée comme un axe central de cette participation, «un argument un peu simpliste consiste à justifier l’utilisation des voitures individuelles en invoquant l’égalité entre tous les habitants du pays, qu’ils vivent ou non en ville». Ce que le sociologue des transports et son équipe ont observé, c’est qu’il est relativement facile de mettre en place un projet tel que celui du parc naturel Thal, «que ce soit techniquement ou politiquement». Constat moins réjouissant, «nos résultats montrent que l’introduction de systèmes de covoiturage dans des zones rurales n’est pas une baguette magique, qu’il ne s’agit que d’une goutte d’eau dans l’océan».

En effet, «le nombre d’utilisateurs reste très faible et ne suffit en aucun cas à réduire de façon substantielle les émissions de CO2». Pour avoir un impact sur le changement climatique, il faudrait faire drastiquement augmenter le recours à ces services de carpooling, ainsi qu’à toutes les alternatives au trafic routier. «Mais on ne peut pas se contenter de lancer des nouveaux outils et d’informer la population; parallèlement, il faut de la gouvernance, des règles pour restreindre l’attractivité des véhicules privés.» Timo Ohnmacht relève néanmoins que serrer la vis en zone rurale «est délicat, car contrairement aux zones urbaines, les alternatives sont moins nombreuses pour les usagers», ce qui fait planer le risque de discrimination évoqué plus haut.

Certes, les projets testés en Suisse dans le cadre de MELINDA laissent le spécialiste de la hslu sceptique en matière de contribution environnementale, du moins en ce qui concerne le futur proche. Sur d’autres plans, les résultats sont néanmoins prometteurs. «Je pense par exemple aux jeunes qu’il est possible d’emmener jusqu’au prochain arrêt de rer; ou à certaines femmes qui, pour des questions de sécurité, préfèrent rester chez elles que de ‹lever le pouce›, l’autostop étant parfois la seule option dans une région donnée.» Un pas en avant intéressant en matière d’inclusion. D’ailleurs, aussi bien Taxito que HitchHike sont en pleine expansion. Alors que le premier est désormais disponible dans six régions de Suisse – sous la forme de 38 arrêts –, le deuxième vient d’étendre son offre hors des frontières, via le portail www.sayhi.eu.

alpine-space.eu/project/melinda

regiosuisse.ch/fr/base-de-donnees-des-projets

taxito.ch

hitchhike.ch

Autres articles

Guide numérique des offres de promotion économique

La promotion économique de la Confédération soutient la place économique suisse par le biais d’un large éventail d’offres de soutien et de promotion destinées aux entreprises et à d’autres organisations. Jusqu’à présent, les utilisatrices et les utilisateurs de ces offres étaient confrontés au défi de trouver rapidement la solution qui leur convenait. Le «Panorama de la promotion économique», nouvel outil interactif de conseil, a pour but de faciliter cette démarche: il suffit de quelques clics pour trouver les offres pertinentes. Ce guide numérique complète les rubriques existantes du site Internet du SECO. La palette actuelle comprend seize instruments de soutien et environ cinquante offres différentes.

promotion.guide/fr/

Mobilité durable dans les régions

Pirmin Schilliger & Urs Steiger
La mobilité joue incontestablement un rôle important pour le développement régional. Dans notre économie fondée sur la division du travail, l’accessibilité des espaces tant urbains que ruraux constitue un facteur décisif d’implantation.
© regiosuisse

Avec les programmes de développement stratégique (PRODES) des routes nationales et de l’infrastructure ferroviaire ainsi qu’avec les fonds de financement dédiés, la politique des transports fournit l’infrastructure de base. Elle soutient aussi le développement de solutions de transport et de mobilité durables par une série de programmes de promotion tels que le Programme en faveur du trafic d’agglomération (PTA), la Nouvelle politique régionale (NPR), Interreg, les projets-modèles pour un développement territorial durable (MoVo), Innotour ou le Bureau de coordination pour la mobilité durable (COMO). «regioS» esquisse ci-dessous les défis que pose le développement de solutions de transport et de mobilité porteuses d’avenir et décrit l’éventail des instruments de soutien à la disposition des acteurs régionaux.

Dans la société interconnectée à l’échelle globale, un système de transport performant et facile d’accès est incontestablement un avantage économique décisif et un facteur de compétitivité. Sans desserte efficace, les régions perdent rapidement l’accès aux centres et vice-versa. Avec l’engagement politique en faveur de l’occupation décentralisée du territoire, conformément à la loi sur l’aménagement du territoire (lat), la desserte des régions jouit d’une importance politique et sociale particulière qui contribue à la cohésion du pays au-delà de toutes les barrières sociales et culturelles. Selon le Plan sectoriel des transports, qui expose la stratégie de mobilité du Conseil fédéral, toutes les régions doivent «se développer dans une juste mesure».

Une mobilité qui garantisse l’égalité des chances en Suisse n’est pas simplement une belle promesse, mais un besoin national, que ce soit dans les villes-centres, les agglomérations, les espaces ruraux du Plateau ou les régions de montagne. «Ce n’est pas par hasard que la Suisse dispose aujourd’hui de l’un des réseaux de transport les plus denses au monde, avec environ 83 300 kilomètres de routes et 5200 kilomètres de lignes de chemin de fer», commente Nicole A. Mathys, cheffe de la section Bases à l’Office fédéral du développement territorial (are). Il n’y a guère de localités du pays qui ne soient pas desservies par les transports publics (TP). Le car postal se rend même chaque jour et au moins toutes les deux heures à Juf (GR), le village le plus haut d’Europe, qui compte quelque trente habitantes et habitants.

La population suisse fait grand usage de ces offres étendues: huit personnes actives sur dix font la navette entre leur domicile et leur lieu de travail durant environ une heure par jour ouvrable en moyenne. Le trafic de loisirs est encore plus important puisqu’il est responsable de près de la moitié (44 %) des distances quotidiennes parcourues, selon le microrecensement mobilité et transports (mrmt). Que ce soit pour travailler ou pour se divertir, la mobilité va en tout cas de soi pour la société moderne. Or les routes, les voies ferrées, les chemins et les moyens de transport d’aujourd’hui n’ont pas simplement jailli du sol, mais ont été construits au cours des décennies. Ils sont le résultat d’innombrables efforts à la croisée du territoire, de la technique, de la science, de la société et de la politique.

La tâche est extrêmement complexe

Développer les transports et la mobilité de manière pertinente pour l’avenir est une tâche complexe. Les «Perspectives d’évolution du transport 2050» du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (detec) se fondent sur au moins sept tendances déterminantes, environ trois douzaines de facteurs d’influence essentiels et plus de cent variables. «Logiquement, de nombreux acteurs de la Confédération, des cantons, des régions et des communes sont associés à la conception de solutions de transport et de mobilité», observe Nicole A. Mathys, ce qui requiert des connaissances spécialisées dans différents domaines tels que transports, développement territorial, environnement, logement et énergie. Au niveau national, les transports relèvent de la compétence du detec. Mais les cantons et les communes ont aussi des obligations, surtout en matière de construction et d’entretien des routes cantonales et communales, de transports publics de proximité et régionaux ainsi que de développement de la mobilité douce. Pour développer une mobilité durable et porteuse d’avenir, il est demandé à tous ces intervenants d’harmoniser au mieux tous les intérêts de la société et de l’économie en tenant compte du développement territorial et de l’environnement.

Les Perspectives 2050 esquissent, à l’aide de différents scénarios, la direction dans laquelle la mobilité et les transports pourraient évoluer en Suisse d’ici à 2050 (voir encadré). Il semble clair que les transports dans leur ensemble continueront d’augmenter, mais plus lentement que la population. Les limites de capacité sont déjà atteintes aujourd’hui à différents endroits. Selon le Plan sectoriel des transports, les capacités de transport pour les personnes et les marchandises doivent donc à l’avenir être exploitées de manière plus efficiente et développées ponctuellement. Des améliorations énergétiques sont en outre nécessaires dans tous les systèmes de transport pour réduire à zéro net les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 et ainsi lutter contre le changement climatique. Un processus de transformation est indispensable pour y arriver. «Les offres de mobilité du futur doivent devenir plus durables, plus transparentes, plus flexibles, plus interconnectées, plus confortables, plus conviviales et justement neutres en CO2», souligne Nicole A. Mathys. Il faut en outre réduire le transport individuel motorisé (tim) et développer encore les transports publics (TP).

© regiosuisse

Amélioration de la mobilité – avec moins de trafic

Il y a en Suisse de nombreuses possibilités de soutien dans le domaine de la mobilité durable, comme le démontre l’aperçu des programmes de soutien. Ceux-ci ne se concentrent pas, au niveau régional, sur de grands projets d’infrastructure tels que le tunnel du Rosenberg sur l’A1 à Saint-Gall, l’aménagement du tronçon ferroviaire du pied du Jura ou l’acquisition de nouveaux moyens de transport – car ces projets relèvent en priorité de la compétence de la Confédération dans le cadre de la politique des transports. Les efforts de promotion régionaux soutiennent surtout de nouvelles solutions de mobilité et offres de prestations qui visent à optimiser les systèmes existants. Ils concernent aussi bien le trafic professionnel et pendulaire que le trafic touristique et de loisirs. «Des initiatives de réduction du trafic et de modification des comportements sont nécessaires, en faveur d’un développement des pistes cyclables et des chemins pour piétons ainsi que d’un report vers les TP», explique Nicole A. Mathys. À cela s’ajoutent des mesures d’aménagement du territoire qui accroissent la qualité résidentielle et l’attractivité du milieu bâti et permettent ainsi à la population de couvrir la majeure partie de ses besoins vitaux dans son environnement immédiat. Les besoins de mobilité, qui continuent malgré tout de croître avec le bien-être, devraient être couverts de manière non seulement plus efficiente, mais aussi plus propre et plus respectueuse de l’environnement.

Le défi majeur de l’aménagement est de faire concorder les intérêts de tous les participants et d’unir leurs forces pour travailler à un développement cohérent. En complément de la planification générale des transports au niveau fédéral (prodes RN, prodes rail et projets d’agglomération) financés par le fonds d’infrastructure ferroviaire (fif) et le fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (forta), tous les cantons disposent de leurs propres stratégies de mobilité, plans directeurs et instruments de planification. Lucerne fonde par exemple la mise en œuvre sur le programme de construction des routes cantonales, le rapport sur les TP et la planification cantonale en matière de vélo. Il est prévu maintenant de réunir tous ces instruments dans un nouveau «programme de mobilité globale», afin que le canton puisse coordonner son action avec les régions et les communes. «Dans tous les organismes et à tous les niveaux mentionnés, un consensus de fond se dessine en faveur d’une planification de la mobilité porteuse d’avenir, selon la devise: éviter le trafic, le transférer, le gérer et l’interconnecter en respectant l’environnement», constate Nicole A. Mathys.

Priorités variables

Les priorités de mise en œuvre diffèrent en fonction de la région et du type de trafic: les mesures de lutte contre les pointes de trafic et les périodes de congestion restent un objectif central des villes et des agglomérations. Dans de nombreuses communes du Plateau, que ce soit Niederbipp (BE), Obergösgen (SO) ou Winznau (SO), les défis majeurs sont en revanche le trafic pendulaire et la planification de l’urbanisation. Selon une analyse de Pricehubble, entreprise spécialisée dans les données immobilières, ces trois localités sont représentatives d’une évolution qui peut être observée à de nombreux endroits de Suisse: bien qu’elles se situent en pleine campagne, elles deviennent de plus en plus des communes de pendulaires, grâce à des maisons relativement bon marché et à la proximité de Zurich (une heure de trajet au maximum). Il est aussi avantageux de travailler à Bâle et d’habiter dans le Jura, par exemple à Haute-Sorne, à Moutier ou à Develier. Une dynamique de mobilité et d’urbanisation similaire s’est aussi emparée des banlieues de certains centres intra-alpins tels que Viège ou Saint-Moritz. En haute saison, les grandes destinations touristiques alpines se voient en outre confrontées à des problèmes analogues à ceux des agglomérations et des villes: congestion et parkings saturés. Les régions de montagne périphériques et les vallées latérales reculées font face quant à elles à un défi tout autre: elles luttent contre l’exode et pour le maintien de la desserte par les TP.

Il n’est pas possible à l’heure actuelle de prévoir quels choix politiques futurs accéléreront encore la transformation de la mobilité en direction de la durabilité. Le levier majeur est sans aucun doute le trafic routier, qui occasionne actuellement environ un tiers de la consommation d’énergie. Le taux de motorisation de la Suisse est élevé avec environ 550 voitures pour 1000 habitantes et habitants et l’efficience énergétique vraiment mauvaise. Ceci qui est dû principalement aux nombreux véhicules puissants qui transportent la plupart du temps une seule personne. Les émissions de CO2 moyennes des voitures neuves en Suisse sont aujourd’hui parmi les plus élevées d’Europe.

«Nous serons obligés de rendre le trafic routier plus efficient au plan énergétique et plus respectueux du climat», Nicole A. Mathys en est convaincue. Avec la première étape de la «feuille de route pour la mobilité électrique », la Confédération souhaite qu’environ la moitié des nouvelles voitures immatriculées soient équipées d’une propulsion électrique ou hybride d’ici à 2025. Un autre poten­ tiel largement inexploité est la gestion des transports fondée sur des données pour une utilisation plus efficiente des moyens et des infrastructures de transport. «Le domaine du trafic individuel motorisé (tim), qui occasionne actuellement 70 % des coûts externes des transports, soit environ 14 milliards de francs par année, présente encore un potentiel d’optimisation important», fait remarquer Nicole A. Mathys. Toutefois, l’électrification visée du parc suisse de véhicules ne résout au mieux qu’une partie du problème. En fin de compte, les véhicules électriques participent aussi aux embouteillages, ont besoin de routes et, bien sûr, d’électricité dont la production n’est de loin pas toujours propre.

Promouvoir des solutions de mobilité innovantes

Les principaux instruments de l’infrastructure de mobilité sont les programmes de développement stratégique des routes nationales (PRODES RN) et de l’infrastructure ferroviaire (PRODES rail). Leur financement est assuré par le fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF), avec un volume de 19,3 milliards de francs pour les deux étapes d’aménagement 2025 et 2035, et par le fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA), avec un volume de 11,6 milliards de francs d’ici à 2030 pour les routes nationales (PRODES RN) et de 7,18 milliards de francs de 2008 à 2023 pour le trafic d’agglomération, puis d’environ 1,6 milliards de francs dès 2024 pour la quatrième génération de projets. Ces instruments contribuent beaucoup à la desserte des régions, mais ils aident aussi les acteurs à accélérer la transition vers une mobilité durable et à développer les solutions innovantes nécessaires à cet effet.

Les instruments de la politique des transports axés sur l’infrastructure sont complétés par des instruments de promotion et des programmes qui affinent et soutiennent ce processus au niveau régional.

Programme en faveur du trafic d’agglomération (PTA)

C’est par le biais de ce programme que la Confédération parti cipe au financement de projets de transport qui visent à amélio rer le trafic d’agglomération. Le soutien porte en priorité sur l’extension des capacités des TP, sur l’électrification des moyens de transport, sur une meilleure interconnexion par le biais d’interfaces de transport, et sur des infrastructures de mobilité piétonne et cycliste sûres et attractives. Les mesures de modéra tion du trafic et d’apaisement des quartiers, les zones de rencon tre et les désengorgements ciblés des centres jouent un rôle décisif dans les projets du trafic individuel motorisé (TIM). Le périmètre du soutien comprend des communes éligibles organisées en entités responsables. Il inclut les agglomérations alpines de Coire, Davos, SaintMoritz, Altdorf, Glaris, Oberwallis (Brigue, Viège, Naters), Valais central (Sion, Sierre, Crans Montana), Coude du Rhône (Martigny) et Chablais (Monthey, Aigle, Bex), ainsi que les zones de programmation Interreg des régions frontalières.

Le PTA est le poids lourd financier des programmes de soutien. Lors de la consultation sur la quatrième période de programmation, la Confédération s’est prononcée en faveur d’un financement de 1,6 milliard de francs au total (cofinancement de 37 %). Les can tons, les villes et les communes y participent ensemble à raison de 2,7 autres milliards de francs (63 %). Le PTA déploie ses effets en priorité dans la Suisse urbaine. Avec des solutions de mobilité qui touchent le trafic pendulaire ou de loisirs, il rayonne toutefois loin à la ronde dans les espaces ruraux et les régions de mon­ tagne. Les projets PTA démontrent que, dans un petit pays comme la Suisse, les effets des mesures relatives aux transports se développent au­delà des agglomérations elles­mêmes.

➜ Exemples de projets (de la période de programmation actuelle):

© regiosuisse

Nouvelle politique régionale (NPR)

La NPR, gérée par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) en colla­ boration avec les cantons, soutient des projets de transport et de mobilité qui contribuent concrètement à la compétitivité des régions – par exemple dans le tourisme. La Confédération et les cantons parti­ cipent chacun pour moitié aux projets NPR. De nombreux projets de mobilité sont lancés dans le cadre d’une politique de desserte par les transports qui fait partie de la stratégie de développement régional.

➜ Exemples de projets: extension du réseau et de l’infrastructure

Programmes Interreg

Interreg, auquel la Suisse participe via la NPR dans les espaces transfrontaliers, poursuit des objectifs semblables à ceux de la NPR. Les projets de transport et de mobilité constituent une prio­ rité claire de son soutien, notamment dans les quatre régions frontalières qui coopèrent de plus en plus: Suisse du Nord­Ouest – Allemagne – France, Genève – Suisse romande – France, région du lac de Constance – Allemagne – Autriche ainsi que Tessin – Grisons – Valais – Italie.

➜ Exemples de projets:

Attila Kartal dans l’atelier de Rent a Bike AG à Willisau (LU). Les services renforcent le vélo comme moyen de transport tant quotidien que de loisirs.© regiosuisse

Projets-modèles pour un développement territorial durable (MoVo)

Avec les MoVo, huit services fédéraux soutiennent, sous la direc tion de l’ARE, des approches et des méthodes nouvelles pour un développement territorial durable, ce qui inclut aussi de nou velles solutions de mobilité. Pendant la quatrième période de programmation (2020–2024, en cours), la Confédération soutient 31 projets pour un total d’environ 3,9 millions de francs. Huit de ces projets sont explicitement consacrés à la mobilité. Ils visent princi palement à promouvoir les «courtes distances, l’activité physique et les rencontres».

➜ Exemples de projets actuels ou achevés récemment:

Innotour

La Confédération soutient à raison de 30 millions de francs la période de programmation actuelle 2020–2023 pour encourager l’innovation, la coopération et la professionnalisation dans le domaine du tourisme (Innotour). Les priorités de ce programme coordonné par le SECO portent non seulement sur de nouveaux services touristiques d’hébergement, de restauration et d’accueil, mais aussi sur le transport et le trafic. En fin de compte, des so­ lutions de mobilité touristique durable désengorgent l’ensemble du système de transport de la Suisse, dans lequel le trafic de loi­ sirs est connu pour jouer un rôle dominant.

➜ Exemples de projets:

Bureau de coordination pour la mobilité durable (COMO)

Le COMO est rattaché à l’Office fédéral de l’énergie. Il soutient chaque année jusqu’à une douzaine de projets novateurs en ma­ tière de mobilité durable. Ses ressources financières proviennent du programme SuisseÉnergie. Les projets COMO sont cofinancés par les offices fédéraux ARE, OFROU, OFT, OFEV et OFSP. Le sou­ tien se concentre sur des solutions qui favorisent les modes de déplacement propices à l’activité physique et respectueux de l’environnement et des ressources. L’éventail des projets s’étend de l’app pour une gestion simplifiée des places de parc aux mesures de promotion des TP et de la mobilité douce.

➜ Exemples de projets actuels:

Vous trouverez davantage de projets dans la base de données regiosuisse: regiosuisse.ch/fr/base-de-donnees-des-projets

© regiosuisse


Perspectives d’évolution du transport 2050

Les Perspectives d’évolution du transport 2050 esquissent quatre scénarios possibles d’évolution, dont le scénario de base qui se trouve au centre de la planification future. D’après ce dernier, le trafic voyageurs (mesuré en personneskilomètres) en Suisse, toutes catégories confondues, croîtra de 11 % d’ici à 2050. La raison principale est que la population continuera de croître durant la même période, de plus de 20 % pour atteindre 10,4 millions de personnes. Le DETEC s’attend à des taux de croissance nettement plus élevés pour le trafic de loisirs, déjà responsable aujourd’hui de 44 % des distances journalières. On table sur une augmentation de 15 % du trafic d’achats, mais sur une diminution du trafic professionnel de 13 % par rapport à aujourd’hui. Les moteurs de cette évolution sont le vieillissement de la population, la baisse de la part des personnes actives occupées dans la population totale et, surtout, la diminution du trafic pendulaire grâce à l’augmentation du télétravail.

Des changements se dessinent aussi en matière de répartition modale : l’urbanisation progressive et la nouvelle extension des TP auront pour conséquence que les gens des villes rouleront moins dans leur propre voiture. Déjà aujourd’hui, environ la moitié des ménages des grandes villes ne dispose pas de son propre véhicule motorisé, tandis que celui-ci semble rester indispensable à l’avenir dans les localités rurales et périphériques. Le trafic individuel motorisé (TIM) devrait certes diminuer de 5 % selon les Perspectives 2050, mais constituerait encore 68 % du trafic voyageurs. Tout compte fait, les TP pourraient voir leur part passer de 3 à 24 % d’ici à 2050. Le trafic cycliste devrait connaître des progrès sensibles, même si c’est à un bas niveau : le vélo pourrait doubler sa part en passant de 2 à 4 %.

S’agissant du trafic marchandises, le DETEC table sur une croissance toujours forte de 31 % pour atteindre 36 milliards de tonnes-kilomètres. D’ici à 2050, le rail devrait gagner deux points de pourcentage dans la répartition modale, avec une part de 39 % du trafic marchandises, mais la majeure partie des tonnes-kilomètres reviendra probablement toujours aux routes en 2050.

Comportement de la population en matière de mobilité en 2021

La population résidente suisse a parcouru en 2021 environ 43 % des distances intérieures pour les loisirs – le motif de déplacement de loin le plus important. En 2021, le deuxième motif de déplacement en importance a été le trafic professionnel, suivi par le trafic d’achats. Au total, 30 km ont été parcourus en Suisse par personne et par jour, 6,8 km de moins que six ans auparavant. En raison de la pandémie, la population a été moins mobile pour la première fois depuis des décennies. Le vélo électrique a été le seul moyen de transport qui a été davantage utilisé malgré la pandémie.

Les divers groupes de population diffèrent parfois beaucoup en matière de mobilité. Les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans ont été particulièrement mobiles avec une distance journalière moyenne de 40,2 km par personne. En 2021, les habitantes et les habitants des communes rurales ont parcouru un quart de kilomètre de plus que les citadines et les citadins. Du point de vue de la population, les améliorations des transports publics et la réduction des incidences des transports sur l’environnement sont plus importantes que les améliorations de la mobilité cycliste, routière ou piétonne.

Bibliographie

OFS/ARE (2023): Microrecensement mobilité et transports 2021. Neuchâtel

Müller-Jentsch Daniel, Avenir Suisse (2020): Les «vallées-centres». Les vallées principales comme axe de développement des régions de montagne.

Wüest Partner (2021): Berggebiete: Sozioökonomische Analyse, eine empirische Grundlagenstudie im Auftrag des SECO (résumé en français).

Objectif en vue grâce à un rythme plus lent

Jana Avanzini

Il y a vingt ans que l’idée de l’Écoparc de Daval est née à Sierre (VS), sur une surface équivalente à environ trente terrains de football. Son développement vise à promouvoir l’économie circulaire. Les entreprises qui s’y sont installées jusqu’à présent ne sont pas plus d’une douzaine, bien que la demande soit bien plus importante. Ce nombre réduit n’est pas dû à un manque d’intérêt, bien au contraire, mais aux critères de sélection que les PME candidates doivent remplir pour participer à cette communauté d’entreprises. Celles-ci doivent travailler de manière durable et équitable, être prêtes à élargir leurs points de vue et à exploiter les synergies avec leurs voisines. Elles sont notamment tenues de créer des espaces verts sur leurs parcelles.

L’utilisation de l’énergie solaire est recommandée et l’un des objectifs est d’accroître l’efficience énergétique sur l’ensemble du parc au fil des années. C’est ainsi par exemple que les déchets d’une entreprise doivent devenir la source d’énergie des autres. Les entreprises de l’Écoparc de Daval bénéficient de systèmes communs de gestion des déchets, d’un service postal ou d’un service de conseil en matière de construction. Il est possible de partager des systèmes de logistique et de sécurité et d’utiliser des cantines ou des offres de garderie communes, ce qui illustre que le préfixe «éco» signifie non seulement écologique, mais aussi économique.

Mickaël Yonnet, David Pasquiet und Laura Blardone, David Chocolatier © regiosuisse

Le paradis ne se crée pas facilement: il a au contraire besoin d’une longue phase de démarrage et de quelqu’un qui se charge de la coordination. Car établir le contact avec les entreprises voisines, faire leur connaissance et parler avec elles des potentiels de synergies demande du temps – un temps que de nombreuses entreprises n’osent pas prendre dans une perspective à court terme. Or tout ceci est extrêmement payant à long terme, s’accordent à dire l’expert Benoît Charrière, responsable Communautés du savoir-faire auprès de regiosuisse, et Stéphane Revey, responsable promotion économique de Sierre.

sierre.ch/fr/ecoparc-daval-2042.html

Vous trouverez ici la version complète en allemand.

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Marchés publics: levier pour l’économie circulaire

Pirmin Schilliger

Avec un volume d’environ 40 milliards de francs, le secteur public est le principal acheteur sur le marché de l’approvisionnement. Il dispose ainsi d’un levier puissant pour promouvoir l’économie circulaire. Le centre de compétences Prozirkula à Bâle a été créé il y a deux ans afin d’accélérer la transition d’une économie du jetable à une économie circulaire dans l’approvisionnement public et privé.

Il y a des années que les Pays-Bas mobilisent des milliards pour stimuler l’économie circulaire par le biais des marchés publics. Il y a quatre ans, l’organisation Circular Economy Switzerland et l’entreprise de conseil ecos ont commencé, avec le projet Circular Cities Switzerland, à faire fructifier le savoir-faire néerlandais en Suisse. Sur la base de cette expérience, les deux experts de l’économie circulaire Marco Grossmann (ecos) et Raphael Fasko (bureau d’ingénieurs-conseils Rytec Circular) ont développé l’idée d’un centre de compétences dédié aux achats publics circulaires, qui a finalement débouché sur la création de Prozirkula.

À l’aide d’un financement initial de la Fondation mava, Rytec et ecos ont commencé à monter le entre de compétences au printemps 2020. Après une phase de lancement de deux ans, Prozirkula accède en avril 2022 au statut de Sàrl svelte avec comme unique employée sa directrice Antonia Stalder. Certains membres du personnel d’ecos et de Rytec Circular travaillent aussi régulièrement pour Prozirkula sur la base de mandats. Le modèle d’affaires prévoit que la jeune entreprise devrait se financer elle-même par son offre de services au plus tard dès 2024. Antonia Stalder se montre optimiste: «Il s’est révélé dès le début que l’intérêt pour notre offre est très grand et qu’il ne cesse de croître.»

Prozirkula © regiosuisse

La légère pression de la loi

Cet intérêt croissant s’explique essentiellement par la révision, en vigueur depuis 2021, de la loi fédérale sur les marchés publics (lmp). Le personnel de l’administration ainsi que les décideuses et les décideurs politiques au niveau fédéral, cantonal et communal sont plus ou moins tenus depuis cette date de donner plus de poids aux critères de la durabilité et spécifiquement de l’économie circulaire dans leurs achats. Le prix à lui seul ne doit pas être l’argument décisif d’adjudication. Il s’agit d’intégrer bien davantage des critères tels que la préservation des ressources, l’efficience énergétique, la neutralité climatique, etc.

Ce n’est pas par hasard que l’attention de Prozirkula se concentre en premier lieu sur les marchés publics: avec un volume d’achats d’environ 40 milliards de francs, le secteur public est l’acteur le plus important sur le marché de l’approvisionnement. Il dispose du plus grand levier pour activer l’économie circulaire. Avec ses décisions en faveur de solutions circulaires, il peut poser les jalons décisifs d’un développement durable. Il est toutefois regrettable que la loi se limite à des recommandations. Les décideuses et les décideurs conservent donc toujours une grande liberté pour choisir entre la variante la plus avantageuse et la plus écologique lors d’un achat.

Travail de pionnier et projets pilotes

Immédiatement après sa création, Prozirkula a lancé un premier projet pilote, suivi entre-temps par d’autres projets. En se fondant sur la «Feuille de route pour la réutilisation de meubles», l’Office de l’environnement et de l’énergie de Bâle- Ville (aue) a par exemple réutilisé son ancien mobilier dans l’immeuble neuf achevé en 2021 au centre de Bâle. Le bâtiment lui-même, de construction hybride bois-béton, doté d’une façade photovoltaïque et conforme au label Minergie-A-ECO, répond aussi en grande partie aux critères de l’économie circulaire. Les Services industriels de Bâle (iwb) ont aidé Prozirkula à intégrer les principes de l’économie circulaire dans l’appel d’offres pour les bornes de recharge électrique. Armasuisse mise désormais aussi sur les critères d’adjudication de Prozirkula chaque fois qu’il achète du matériel électronique. Les cff travaillent avec un outil d’analyse codéveloppé avec Prozirkula pour évaluer les opportunités et les risques de chaque catégorie de marchandises en termes d’économie circulaire.

«Chaque fois qu’un projet d’économie circulaire est lancé, les acteurs impliqués ne peuvent pas éviter de faire oeuvre de pionniers», estime Antonia Stalder. Il n’existe que peu de références ou de solutions standard que l’on peut simplement reprendre telles quelles. Il est rare que les acheteurs publics puissent se procurer des offres et des produits standard: ils doivent développer de nouvelles solutions avec les fournisseurs. Tel est leur véritable défi. La transition vers l’économie circulaire commence dans la tête, car les achats circulaires se fondent sur une nouvelle manière de penser. Le personnel de l’administration et les managers s’aventurent généralement en terrain inconnu et sont confrontés à des exigences inhabituelles lorsqu’ils s’intéressent à des achats circulaires. Dans cette situation, Prozirkula leur propose un soutien professionnel. «Nous accompagnons les processus d’achat et veillons à ce que les appels d’offres intègrent déjà les principes de l’économie circulaire», explique Antonia Stalder.

Le centre de compétences Prozirkula favorise la transition vers des pratiques de production et de consommation circulaires par les moyens suivants: conseil, formation continue, transfert de savoir, mise en réseau et base de connaissances. «Nous rendons régulièrement compte de projets phares et de nos expériences lors de manifestations, par exemple lors du Forum des usagers de l’économie circulaire en septembre de cette année», ajoute Antonia Stalder.

Plus-value écologique et économique

Avec ses services, le centre de compétences s’adresse certes en premier lieu aux acheteurs publics, mais les directrices et directeurs d’achat des entreprises ont également tout intérêt à faire appel aux spécialistes de l’économie circulaire de Prozirkula. Antonia Stalder se dit convaincue que «les entreprises qui intègrent stratégiquement les principes de l’économie circulaire dans leurs processus peuvent escompter de meilleures chances de l’emporter lors de marchés publics». Les modèles d’affaires dans lesquels la plus-value écologique et la plusvalue économique vont de pair sont de plus en plus fréquemment demandés. Le fabricant de meubles Zesar, Tavannes (JU) qui a développé du mobilier circulaire pour les écoles et les bureaux, a par exemple des atouts à cet égard.

Si les acteurs publics exploitent systématiquement leur pouvoir d’acheteurs et ne misent plus que sur des fournisseurs qui appliquent des modèles d’affaires circulaires, ceci créera un effet boule de neige et stimulera la transformation vers l’économie circulaire dans l’industrie et les arts et métiers. De plus, tous les acteurs contribueront de manière décisive à atteindre l’objectif de développement durable (odd) 12 «Établir des modes de consommation et de production durables» ainsi que d’autres odd.

prozirkula.ch

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