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NRP im Terrain: dzin.ch

La NPR sur le terrain: dzin.ch

L’économie collaborative est tendance et touche également le tourisme – et plus seulement via la location d’espaces ou de locaux privés. Il s’agit en effet également de partager des expériences, des passions et de favoriser des rencontres authentiques. Voilà l’idée qui se cache derrière la nouvelle plateforme dzin.ch, le projet NPR de l’Union fribourgeoise du tourisme et des Jeunes Chambres internationales du canton. Dzin signifie les gens en patois fribourgeois et ce sont justement des gens qui sont au cœur de la plateforme.

Langue vidéo: français

NRP im Terrain: Appenzeller Dinkel

La NPR sur le terrain: Appenzeller Dinkel

Le canton d’Appenzell Rhodes Intérieures oeuvre avec la NPR, pour la période 2016–2019, afin que l’industrie, notamment, utilise davantage la marque Appenzell pour renforcer cette dernière et augmenter la création de valeur ajoutée dans le canton. Un objectif pour lequel le canton a anticipé un marché. D’entente et en étroite collaboration avec l’Office de l’économie, la boulangerie Böhli d’Appenzell a lancé le projet «Appenzeller Dinkel» («épeautre appenzellois»).

Langue vidéo: allemand

NRP im Terrain: Zukunft Hasliberg

La NPR sur le terrain: Zukunft Hasliberg

Comment gérer les impacts de l’initiative sur les résidences secondaires? C’est pour répondre à cette question que le projet NPR «Zukunft Hasliberg» a été développé dans la commune de Hasliberg (BE): les actrices et les acteurs concernés tirent à la même corde pour préparer l’avenir de leur commune et de leur région en tenant compte du nouvel environnement. Le portrait vidéo réalisé par regiosuisse permet de se faire une idée générale de ce projet.

Langue vidéo: allemand

Stratégies régionales pour des territoires plus résilients et inclusifs

Pour un développement cohérent du territoire, les acteurs locaux coopèrent au-delà des communes. En alliant attractivité, services publics et durabilité, les stratégies régionales favorisent des territoires plus résilients et inclusifs.

Services publics et aménagement du territoire: trouver les tailles critiques dans les espaces fonctionnels

Dans son dernier rapport publié en 2024, le Conseil d’organisation du Territoire (COTER) constate qu’en comparaison avec les centres, les périphéries sont caractérisées par l’absence d’une masse critique de population et d’institutions affaiblissant le potentiel de cette dynamique d’acteurs nécessaire au développement durable. Si les grandes agglomérations peuvent s’appuyer sur leur taille critique pour mobiliser les ressources financières et humaines (ressources spécialisées et en quantité), les espaces ruraux et les régions de montagne font face à un déficit de ressources.

L’économie a fait le territoire; le territoire fait désormais l’économie

La loi sur l’aménagement du territoire (LAT) impose des collaborations régionales pour gérer les zones constructibles, impactant économiquement notamment les espaces ruraux et de montagne. Historiquement basées sur l’étalement urbain, ces régions doivent désormais miser sur un développement densifié pour attirer de nouveaux résidents. De nombreuses régions doivent miser sur un développement lié à la qualité de vie plutôt qu’à l’étalement urbain. La pendularité et le télétravail sont ainsi des opportunités. Ces résidents sont aussi des employés locaux, dans l’industrie notamment : attirer les talents nécessite désormais l’argument de la qualité de vie.
Attirer des résidents et offrir des services à tous les consommateurs mobiles impose une vision stratégique transversale, pensée à l’échelle régionale. Ces visions doivent enfin intégrer les enjeux de l’agriculture, là où la valeur ajoutée territoriale contribue à la compétitivité, proposant un USP efficace, et nécessite une coordination des acteurs.

La région: l’échelle de la coordination

Au-delà des enjeux économiques – et quand bien même il peut y avoir un lien du fait de la qualité de vie – les questions de préservation de la biodiversité, de mise en valeur du paysage du patrimoine et de la culture ont connu également un mouvement de régionalisation.
Touchant différents thèmes, dessinant des périmètres parfois différents, et selon des structures de gouvernance variées, la régionalisation contribue à tourner la page d’une sacro-sainte échelle communale. L’adoption d’une échelle de référence supplémentaire à celle de la commune, et la navigation au jour-le-jour dans l’intervalle, ne se fait pas sans peine : ces évolutions impliquent un changement du cadre de réflexion à l’ensemble des acteurs, de leurs habitudes, et sans doute in fine une évolution de leur identité. Il s’agit aussi de développer des synergies entre des communes-centres à caractère urbain, et des communes périphériques à caractère rural. Ainsi, les régions sont omniprésentes, sans pour autant que cette échelle repose sur une assise institutionnelle établie.

Les stratégies régionales; élaborer et mettre en œuvre

Les communes et régions développent diverses stratégies sectorielles (économie, tourisme, environnement, etc.), parfois intégrées dans des visions stratégiques globales, comme p.ex. la Stratégie pour le développement durable 2030. Cela soulève la question de leur mise en œuvre et de la coordination entre ces différentes approches.

Les projets d’agglomération ont notoirement contribué à renforcer les collaborations intercommunales et transversales (intégrant le transport et l’urbanisation) dans les zones urbaines. La Confédération a dans ce cas joué un rôle incitatif pour susciter des collaborations à une échelle fonctionnelle, basée formellement sur les questions de mobilité et d’aménagement, mais dépassant de fait ces thématiques, jusqu’à entrer dans les mœurs.

Via la Nouvelle politique régionale (NPR), les régions peuvent obtenir un soutien pour l’élaboration d’une stratégie de développement orientée vers les problématiques économiques. Dans la perspective d’un développement cohérent du territoire, dans le cadre des mesures d’accompagnement, le SECO via le fonds fédéral de la NPR a pu soutenir certains projets de nature stratégique dépassant les enjeux économiques stricto sensu (voir encadrés).

Dans le cadre du plan d’action de la mise en œuvre de la Politique des Agglomérations et de la Politique pour les espaces ruraux et régions de montagne 2024-2031, il est prévu que le programme « Processus de développement de l’espace rural (PDER) » de l’OFAG évolue de manière à gagner encore davantage en intégralité, avec la participation du SECO, au sens p.ex. de l’intégration des enjeux urbains spécifiques aux centres ruraux, et aux synergies pouvant être développées entre ces centres et les espaces ruraux stricto sensu environnants. Il sera aussi question, dans le cadre du développement de ce programme, de soutenir les régions dans leur recherche de fonds (via les politiques sectorielles cantonales ou de la Confédération) pour la mise en œuvre de projets élaborés dans le cadre de stratégies, ainsi que la coordination entre les différentes stratégies.

Connaissances acquises dans le cadre de l’axe thématique « Encourager des stratégies de développement intégrales (IntES) » des Projets-modèles pour un développement territorial durable

Entre 2020 et 2024, cinq projets-modèles visant des stratégies de développement intégrales ont développés. Ils ont articulé une approche intersectorielle et une coordination entre échelles institutionnelles, favorisant un débat politique et un changement de paradigme. Adaptés aux besoins locaux, certains projets ont privilégié l’aspect institutionnel, d’autres la cohésion sociale. Ils ont démontré que la gouvernance cantonale doit jouer un tôle dans ces dynamiques stratégiques, tout en valorisant les synergies entre institutions et acteurs locaux pour dynamiser les régions et structurer un dialogue efficace.

Projet RURALPLAN (programme ESPON, analyse ciblée)

Le projet RURALPLAN mené en 2024 a exploré des stratégies de développement rural sans croissance démographique. À Albula, des ateliers participatifs ont conçu cinq prototypes pour améliorer logement, emploi et services. Des ateliers de co-design ont été organisés pour développer des solutions. Deux autres régions, en Suède et en Norvège, ont entrepris la même démarche. Les résultats du projet ont été intégrés dans la stratégie régionale de développement d’Albula, tandis que les enseignements tirés servent aussi à alimenter des initiatives nationales de développement rural.

La région de l’Albula: des idées pour une région de montagne attractive

De nombreuses régions rurales cherchent comment façonner leur avenir. Les thèmes auxquels elles sont confrontées sont souvent liés à l’exode rural, aux emplois, à la couverture santé et à l’approvisionnement en marchandises. Comment aborder ces questions de manière durable et orientée vers l’avenir? La région de l’Albula, qui compte environ 8000 habitants, a traité ces questions dans le cadre de trois ateliers publics. Mirko Pianta, directeur général et développeur régional, raconte comment il a vécu cette démarche participative et les résultats obtenus.

«Les participants aux discussions ont apporté un large éventail d’opinions et d’idées.»

Directeur et développeur régional Mirko Pianta

regiosuisse: Le développement régional est votre domaine d’expertise. A quels défis êtes-vous confronté dans la région de l’Albula?  

Mirko Pianta: La région est située au centre des Grisons, non loin de la capitale Coire et des grandes destinations touristiques que sont la Haute-Engadine et Davos. Cela seul représente déjà un défi, sans compter bien sûr les quelque deux millions de véhicules qui traversent la région chaque année. Il serait souhaitable que nous puissions en garder une partie dans la région et en tirer un bénéfice économique. L’innovation est donc également nécessaire ici. Sa diversité culturelle rend la région de l’Albula particulièrement intéressante: les trois sous-régions qui la composent ont en effet des traditions linguistiques et culturelles différentes. Il s’agit des sous-régions de Surses, où l’on parle principalement le romanche, et des régions de l’Albulatal et de Lenzerheide, où l’on parle l’allemand et le romanche. Ces dernières sont pour la plupart autonomes sur le plan économique, notamment en raison des distances parfois importantes qui les séparent. Autrement dit, il faut trouver un dénominateur commun qui réponde aux intérêts régionaux et favorise les besoins individuels et l’autonomie. Une démarche passionnante.

En collaboration avec le Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB), vous avez récemment organisé, dans le cadre d’un projet européen, un atelier participatif comportant deux volets. L’objectif était de trouver des idées pour améliorer encore la qualité de la région. Vingt personnes ont participé à ces débats. Quels ont été les «thèmes les plus brûlants» qui y ont été soulevés?

Le manque de logements, indubitablement. Un manque qui explique en partie le déclin démographique. Le deuxième sujet était les soins de santé et la crainte que les physiothérapeutes, psychologues et autres spécialistes, par exemple, ne quittent la région pour s’installer dans des endroits plus prospères.

Qu’est-ce qui était particulièrement nouveau pour vous?

Le besoin d’une plateforme d’information centrale ne m’avait jamais frappé à ce point auparavant. L’idée est relativement simple: il s’agit de grouper sur un même site tous les événements de la région, les offres et les cours de toutes sortes ainsi que les offres touristiques. Une telle plateforme serait un atout tant pour les habitants que pour les visiteurs. Ont également été suggérées dans ce contexte la création de lieux de rencontre créatifs ou encore l’organisation d’un marché pour la vente de produits régionaux.

Quel a été à votre avis le principal avantage de cette approche participative?

Permettre aux gens de la région de s’exprimer et de faire part de leurs idées.  Cet atelier a en effet permis de recueillir un large éventail d’opinions. Ce format avait ceci de particulier que non seulement les habitants y étaient invités, mais aussi les personnes qui ont une résidence secondaire dans la région et celles qui font la navette pour venir y travailler. Ces personnes ont apporté un certain regard extérieur et nous avons pu répondre à leurs préoccupations.

Que n’avez-vous pas pu, en revanche, atteindre par cette méthode?

Certaines questions sont très complexes puisqu’elles touchent également des aspects juridiques et politiques. Cela vaut notamment pour le domaine du logement: nous avons envisagé par exemple la possibilité de créer des coopératives d’habitation. Cela étant, notre marge de manœuvre est limitée par certaines bases légales contraignantes. Je mentionnerai ici à titre d’exemple cette disposition légale qui oblige une commune à réduire le nombre de terrains à bâtir en cas de dépeuplement continu. Comment dès lors créer de nouveaux logements dans une région qui connaît un déclin démographique?

Y a-t-il des idées ou des propositions émises lors des discussions qui ont malgré tout d’ores et déjà pu être mises en œuvre?

Oui, nous y travaillons déjà. Nous organiserons par exemple, en automne 2025, le premier salon des métiers afin de promouvoir l’attractivité des employeurs de la région. Ce salon permettra aux futurs apprentis de découvrir les formations qui y sont proposées. Nous espérons inciter par ce biais les jeunes à rester dans la région, voire même, les enfants de futurs propriétaires de résidences secondaires venir faire leur apprentissage ici. Nous souhaitons également organiser une manifestation destinée spécifiquement aux employeurs afin de leur montrer comment rendre les emplois dans les entreprises locales plus attractifs et mieux les mettre en valeur.

Quelles idées pourraient permettre d’améliorer durablement la qualité de vie et l’approvisionnement dans votre région?

Le sujet important est certainement le logement pour la population locale. L’attractivité d’une région en dépend en effet grandement, car les possibilités d’y trouver des logements permettent de lutter contre l’exode rural. Nos jeunes doivent avoir la possibilité de travailler et d’exercer une activité économique ici même. Il faut parallèlement créer des infrastructures économiques adéquates, notamment via l’aménagement du territoire et la mise en place d’un réseau.

Que souhaitez-vous, en tant que développeur régional, avoir atteint dans 10 ans dans la région?

Notre vision porte sur le long terme. Nous souhaitons par exemple atteindre une croissance démographique de 10 % d’ici 2050. Ce qui devrait donner en principe 10 % d’emplois supplémentaires. Voilà notre objectif. Les thèmes abordés lors de l’atelier et la mise en œuvre prévue nous permettent d’être optimistes. Je m’engage donc résolument sur cette voie.

Merci pour cet entretien.

Les ateliers organisés dans la région de l’Albula ont été réalisés dans le cadre du projet ESPON RURALPLAN, qui explore des stratégies de développement pour les régions rurales qui connaissent un déclin démographique. Le projet dans la région de l’Albula a été cofinancé par le programme européen ESPON (Réseau européen d’observation pour le développement territorial et la cohésion) avec des fonds de la Nouvelle politique régionale (NPR).


IA pour PME – vers le futur numérique avec le soutien de la NPR

Rendre l’intelligence artificielle (IA) accessible aux petites et moyennes entreprises de Suisse centrale, tel est l’objectif de l’association Local AI Community (LAC). Grâce à des conseils spécifiques, à la mise en réseau et à des ateliers pratiques, les entreprises peuvent acquérir les connaissances nécessaires pour utiliser l’IA de manière ciblée et rentable. Une offre qui a été rendue possible grâce au soutien financier de la Nouvelle politique régionale (NPR), qui a été investi dans l’infrastructure et la mise en place d’un hub d’intelligence artificielle (IA). Jetez un coup d’œil à notre vidéo pour voir comment cela fonctionne.

Remarque: L’association s’appelait encore  LAC2 au moment de l’enregistrement, raison pour laquelle nous avons repris cette dénomination dans la vidéo.  

Plus de compétence dans le domaine de l’IA pour des entreprises de Suisse centrale  

L’association à but non lucratif LAC entend soutenir les entreprises et les institutions de Suisse centrale afin qu’elles comprennent mieux l’IA et l’utilisent le plus efficacement possible. Les PME ne disposent en effet souvent pas des conditions nécessaires pour une exploitation optimale de cet outil informatique. C’est précisément là qu’intervient l’association, qui propose un transfert de connaissances ciblé, un réseau solide, des événements spécifiques et un accès aisé à des outils d’IA. L’innovation doit devenir une réalité, afin de renforcer durablement la compétitivité de la région et créer à long terme une communauté régionale dynamique dans ce domaine.

L’AI Hub de Lucerne n’est pas seulement un point de contact concret, il propose également plusieurs services et offres liés à l’IA dont les PME de la région économique de Lucerne peuvent bénéficier. On mentionnera notamment les services suivants:

  • Conseils individuels et coachings: des entreprises se voient suggérer les applications d’IA qui peuvent leur être utiles.  
  • Ateliers pratiques: des collaborateurs sont formés, qui peuvent tester ensuite certaines applications.
  • Accès à des modèles d’IA préentraînés
  • «AI Sandbox»: un environnement de test pour une validation de principe.
  • Plateforme d’échange: mise en réseau d’expertes et d’experts, d’entreprises et de jeunes talents.   

Jamie Shelley, AI Hub Manager chez LAC, déclare à propos de cette offre: «Nous misons sur des applications concrètes. Les entreprises locales profitent directement de notre savoir-faire et de notre réseau. Nous voulons créer des synergies et promouvoir l’innovation dans la région même.»

Le soutien de la NPR: un facteur de succès décisif

La création de LAC a été rendue possible grâce aux subventions de la Nouvelle politique régionale (NPR). «La NPR nous a permis de passer de la parole aux actes», déclare Patricia Feubli, présidente de l’association. Les subventions ont joué un rôle-clé dans la création de l’infrastructure nécessaire, la mise en place de l’AI Hub et de son équipe, ainsi que l’organisation d’événements de réseautage et de formation continue.

Nicole Bachmann, du service NPR, le confirme: «Ce projet est important pour le canton, car il facilite l’accès des PME de Suisse centrale aux technologies innovantes et renforce la compétitivité de la région à long terme.»

L’IA dans la pratique: collaboration avec Schaltraum AG, une PME locale

L’entreprise Schaltraum, spécialisée dans l’automatisation des bâtiments et basée en Suisse centrale, est un bel exemple de l’efficacité du travail accompli par l’association LAC. Depuis décembre 2024, cette entreprise travaille en effet avec cette dernière pour intégrer le potentiel de l’IA dans ses processus opérationnels. «La mise en réseau des entreprises, de la science et de l’expertise qu’offre LAC nous a convaincus», déclare Jean-Christophe Martin, directeur général de Schaltraum AG. «Nous pouvons ainsi accumuler ensemble des connaissances et nous préparer pour l’avenir.» D’autres coachings et ateliers sont prévus dans le cadre de cette coopération, notamment sur le thème de «l’IA au bureau». «Je me réjouis de poursuivre cet échange fructueux et de développer de nouvelles solutions», ajoute encore Jean-Christophe Martin.

Avec LAC et son accompagnement professionnel, les entreprises de Suisse centrale disposent d’un précieux contact pour découvrir les possibilités de l’IA et faire leurs premiers pas dans le futur numérique.

Photo: LAC

Destinations touristiques: le SECO et les cantons soutiennent la réorientation des offres

Le tourisme d’hiver est pourtant vital pour de nombreuses destinations touristiques. Il faut donc s’attendre, avec le changement climatique, à des saisons hivernales plus courtes dans de nombreux endroits, et ce même si l’on recourt à l’enneigement artificiel. Un certain nombre de projets en cours, soutenus par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) dans le cadre des instruments de promotion que sont la Nouvelle politique régionale (NPR), Interreg et Innotour, aident les destinations à s’adapter au changement climatique.

L’image est éloquente: des prairies vert-brun entourées d’un ruban blanc. Un spectacle auquel de nombreux domaines skiables, en particulier de moyenne et basse altitude, ont dû s’habituer ces dernières années. La durée d’enneigement a diminué de moitié depuis 1970 en dessous de 800 m et de 20% à 2000 m. Le bilan des effets du changement climatique sur l’enneigement en Suisse est donc pour le moins désolant. Si l’on en croit les différents scénarios climatiques de MétéoSuisse, cette évolution se poursuivra dans les années et les décennies à venir. Autrement dit, exploiter de manière rentable des domaines skiables situés en dessous de 1500 m environ sera de plus en plus difficile (Remontées Mécaniques Suisses, 2024). Une situation qui s’explique non seulement par une limite des chutes de neige toujours plus élevée, mais aussi par la diminution du nombre de jours suffisamment froids durant lesquels on peut envisager un enneigement artificiel. À Engelberg, par exemple, à 1037 m d’altitude, le nombre de jours de gel (où la température maximale est inférieure à 0 °C) a presque diminué de moitié depuis les années 1970: d’un peu plus de 40 jours elle est en effet passée à un peu plus de 20 jours (MétéoSuisse, 2024). Une telle situation ne s’explique toutefois pas uniquement par les changements climatiques, la concurrence internationale croissante et l’évolution démographique faisant également partie de l’équation. C’est ainsi que l’on a constaté dans l’ensemble une baisse de plus de 30 % du nombre de journées-skieurs dans les stations de ski suisses depuis le début des années 1990 (Remontées Mécaniques Suisses, 2024c). 

Les projets présentés ci-dessous montrent comment les destinations touristiques peuvent faire face au manque de neige et présentent des solutions possibles, ainsi que les opportunités et les risques qui en découlent.

Projet Innotour «Boussole pour les sports de neige»: garantir l’enneigement malgré un climat qui se réchauffe

Remontées Mécaniques Suisses a lancé le projet «Boussole pour les sports de neige» en collaboration avec l’Association suisse des managers en tourisme (ASMT), projet soutenu par Innotour et qui a pour objectif d’aider les destinations touristiques à faire face aux changements des conditions d’enneigement. Il s’agit de développer dans ce cadre un outil permettant aux régions de sports d’hiver de notre pays d’évaluer leur enneigement actuel et futur et de définir les mesures qui s’imposent, ce sur la base des données et des projections climatiques actuelles et en collaboration avec l’ETH Zurich et l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF). Les mesures envisageables comprennent également l’optimisation de l’offre de sports d’hiver, notamment via le recours à l’enneigement artificiel et l’adaptation de la durée de la saison, mais aussi des offres qui ne dépendent pas de l’enneigement, comme la culture et la gastronomie. Une fiche d’information sur les scénarios climatiques pour l’hiver 2050 est d’ores et déjà disponible (Remontées Mécaniques Suisses, 2024). Le projet «Boussole pour les sports de neige» couvre la période 2024 – 2026; d’autres résultats publics sont attendus pour l’été 2025 (Remontées Mécaniques Suisses, 2024b).

Projet Interreg «BeyondSnow»: pour sortir du tourisme hivernal classique

De nombreuses stations de sports d’hiver situées en dessous de 1500 mètres d’altitude devront revoir leur stratégie pour devenir moins dépendantes des activités hivernales classiques. Le projet Interreg «BeyondSnow» (2022-2025, financé dans le cadre de la Nouvelle politique régionale (NPR)) soutient dans cette transition neuf destinations dans six pays alpins fortement touchés par le manque de neige. Le domaine de Sattel-Hochstuckli, dans le canton de Schwyz, fait office de destination pilote pour la Suisse. La situation financière difficile que cette dernière connaît l’a contrainte de fermer deux des trois téléskis en 2023. «Cette issue est évidemment très triste», déclare Peter Niederer, vice-directeur du Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB), également à l’origine du projet. «Sattel-Hochstuckli est l’un des plus anciens domaines skiables des Préalpes et le ski fait partie intégrante de son histoire.» Les acteurs locaux sont systématiquement impliqués dans «BeyondSnow». C’est ainsi que la population locale a participé à l’élaboration de 22 mesures pour assurer la pérennité de la destination. L’accent est mis sur le tourisme 4 saisons, les investissements dans des événements et des coopérations, ainsi que la réduction des coûts fixes. L’infrastructure de ski doit quant à elle pouvoir être utilisée de manière flexible lorsque les conditions d’enneigement le permettent. Les stations de ski qui participent au projet peuvent également profiter d’échanger leurs expériences en la matière. Sattel-Hochstuckli envisage par exemple d’organiser un événement Ultra Trail, inspiré par Métabief, une autre station de ski du Jura français qui participe elle aussi à «BeyondSnow». À l’avenir, un outil numérique d’aide à la décision accessible au public devrait également être développé pour aider d’autres destinations touristiques à anticiper l’évolution de l’enneigement et à s’y adapter en misant sur la réorientation et la diversification (SAB, 2024). 

Sattel-Hochstuckli en février 2023. La destination doit se réorienter suite à une série d’hivers avec peu de neige (photo Thomas Egger, SAB).

Projet Interreg: «TransStat»: vers un tourisme de ski durable pour les Alpes de demain

Le projet Interreg «TransStat» (2022-2025), auquel participe neuf destinations alpines dans cinq pays, poursuit un objectif similaire à celui de «BeyondSnow». Il s’agit dans ce cas de tester, avec ces destinations et en collaboration avec les acteurs locaux, une procédure afin de développer des scénarios d’avenir souhaitables pour un tourisme (de ski) durable et viable. Ces scénarios doivent servir de base au processus de transition qu’entendent engager les destinations concernées. TranStat développe à cette fin un réseau physique et numérique de sites confrontés à ce type de changement afin de partager des connaissances et des expériences spécifiques. Formuler des recommandations politiques pour l’ensemble de l’espace alpin et pour les contextes régionaux fait également partie des objectifs de ce projet.

Projet Innotour «Destinations climatiquement neutres»: pour une approche globale

Les destinations de montagne sont touchées par de nombreux autres changements induits par le réchauffement climatique. Le projet «Destinations climatiquement neutres» (2024-2026), parrainé par Graubünden Ferien et financé par Innotour, a donc opté pour une approche globale. «Nous voulons que nos destinations relèvent de manière proactive les défis liés au changement climatique et se positionnent en conséquence pour l’avenir», déclare Martina Hollenstein Stadler, responsable du développement durable chez Graubünden Ferien. «Il ne s’agit pas uniquement du thème omniprésent qu’est l’enneigement, mais aussi des autres opportunités et risques que le changement climatique ne manque pas d’entraîner». C’est ainsi que, les étés devenant de plus en plus chauds dans les villes et les agglomérations du Plateau suisse, les touristes en quête de fraîcheur devraient être de plus en plus nombreux à rallier les destinations de montagne (Serquet & Rebetez, 2011). Cela étant, il convient également de tenir compte des précipitations qui ne cessent d’augmenter et qui risquent d’entraîner plus d’inondations et de coulées de boue. Le projet doit contribuer à ce que les destinations participantes développent leur modèle économique touristique afin qu’il soit viable à long terme.» On a analysé pour les trois destinations pilotes du canton des Grisons (Lenzerheide, Engadine Samnaun Val Müstair et Prättigau), comment le changement climatique les affecte et quels sont les risques et les opportunités prioritaires. Selon Martina Hollenstein, l’équipe du projet a élaboré avec les destinations concernées une feuille de route spécifique et accompagnera la première phase de mise en œuvre. Et Martina Hollenstein de souligner: «Ce n’est pas un sprint qu’il faut courir pour être prêt à faire face au climat, c’est un marathon. Nous considérons donc que notre rôle est d’initier un processus qui va bien au-delà de la fin du financement Innotour.» La capacité d’une destination à exploiter les opportunités qui se présentent à elle est également un facteur clé de sa réussite à long terme.

Les participants à l’atelier organisé dans la destination Engadin Samnaun Val Müstair identifient les offres et les infrastructures qui sont affectées par le changement climatique. (Photo: Raphael Portmann).

La Nouvelle politique régionale (NPR) soutient les projets de réorientation touristique

Mais un changement peut aussi être une chance: la Nouvelle politique régionale (NPR), financée par la Confédération et les cantons, offre aux destinations et aux entreprises de très nombreuses possibilités dans ce contexte. La NPR soutient par exemple des études de faisabilité pour des projets de réorientation touristique, comme pour le Fideriser Heuberge dans le Prättigau. Elle peut également soutenir la réorientation stratégique des chemins de fer de montagne, comme par exemple la Wiriehornbahnen AG. La NPR met en outre à disposition des fonds pour la planification de mesures concrètes visant à développer le tourisme estival, comme l’offre de VTT de la destination Engelberg-Titlis, ou pour des stratégies touristiques globales, comme à Kandersteg.

Le changement climatique pose de grands défis au tourisme en Suisse. Le SECO aide ce secteur à les relever grâce aux projets décrits ci-dessus, dont certains sont également présentés dans le dernier Insight, le magazine Innotour. Outre la promotion de projets, la politique du SECO en matière de tourisme vise également à soutenir l’adaptation au changement climatique, par exemple par le développement et le transfert de connaissances dans le cadre du «Forum Tourisme Suisse».

Innotour promeut l’innovation, la coopération et le développement des connaissances dans le domaine du tourisme suisse. Innotour concentre son soutien au niveau national. Cela signifie que la majorité des fonds sont utilisés pour des projets à vocation nationale et pour des tâches de coordination. L’instrument des projets modèles permet également de soutenir des projets au niveau régional et local.

Interreg offre aux régions la possibilité de se développer via des projets transfrontaliers concrets. L’UE, les pays limitrophes, les cantons, la Confédération et des privés financent la coopération dans de nombreux domaines. La participation suisse est financée dans le cadre de la Nouvelle politique régionale (NPR). Les fonds fédéraux proviennent du Fonds de développement régional et doivent être utilisés pour des projets qui contribuent à renforcer la compétitivité des régions. En revanche, les cantons peuvent également investir leurs fonds d’équivalence dans des projets qui ne servent pas directement à augmenter la valeur ajoutée ou à développer l’économie régionale. 

Avec la Nouvelle politique régionale (NPR), la Confédération et les cantons soutiennent le développement économique des régions de montagne, des autres zones rurales et des régions frontalières. La NPR est entrée en 2024 dans sa troisième période pluriannuelle qui dure huit ans (2024-2031). Les anciens axes prioritaires «Industrie» et «Tourisme» sont maintenus. Les petites infrastructures peuvent désormais bénéficier de contributions à fonds perdu sous certaines conditions. Outre l’économie locale, qui complète l’orientation vers l’exportation de la NPR, le développement durable et la numérisation sont des thèmes transversaux qui revêtent une importance particulière.

Liens et sources

MétéoSuisse, 2024. Indicateurs climatiques.

NCCS, National Centre for Climate Services, 2024. CH 2018 – Scénarios climatiques pour la Suisse.

Suisse Tourisme, 2024, Tourisme d’hiver et réchauffement climatique.

Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB), 2024. Projet BeyondSnow.

Secrétariat d’Etat à l’économie SECO, 2024, Innotour – Projets soutenus.

Graubünden Ferien, 2024.  Projet Klimafitte Destinationen, dernière consultation: 15.12.2024.

SRF News, Schweizer Radio und Fernsehen, 2024. Tourismus im Misox: Auf die Flut folgen die Annullationen, dernière consultation: 10.01.2025.

Remontées Mécaniques Suisses, 2024. Fiche d’information «Scénarios climatiques hivernaux pour la Suisse d’ici à 2050» , dernière consultation: 10.01.2025.

Remontées Mécaniques Suisses, 2024b. Questions et réponses sur le changement climatique et les phénomènes météorologiques, dernière consultation: 10.01.2025.

Remontées Mécaniques Suisses, 2024c. Bilan de la saison 2023/24. Fréquentation des domaines skiables, dernière consultation: 21.01.2025.

Interreg Alpine Space, 2024. TransStat – Transitions to Sustainable Ski Tourism in the Alps of Tomorrow, dernière consultation: 21.01.2025.

Kämpf, Richard, 2024. Proaktiver Umgang mit dem Klimawandel. EventEmotion, dernière consultation: 21.01.2025.

Littérature scientifique

Serquet, G., Rebetez, M. Relationship between tourism demand in the Swiss Alps and hot summer air temperatures associated with climate change. Climatic Change 108, 291–300 (2011). https://doi.org/10.1007/s10584-010-0012-6

Podcast: «Ticino a Te» – Créer de la valeur au niveau régional, pour aujourd’hui et demain

Fin 2024, le Tessin s’est vu décerner le «Cercle régional» pour son développement d’une chaîne de valeur régionale spécifique. Le canton est en effet parvenu à ancrer avec succès des produits régionaux dans la gastronomie et l’hôtellerie locales, notamment avec les projets «Ticino a Te» et «Ticino a Tavola». Sibilla Quadri, directrice du Centre de compétences agroalimentaires du Tessin (CCAT), présente les projets dans le podcast «La région au micro». Elle y explique pourquoi il est de toute première importance de réunir tous les milieux concernés autour d’une même table et comment les projets peuvent profiter des ressources et des expériences existantes.

«Nous sommes le maillon de la chaîne de valeur des produits alimentaires tessinois.»

Tous les acteurs réunis autour d’une table

 «Ticino a Te» («le Tessin pour toi») s’engage depuis 2016en faveur de la coopération intersectorielle entre les acteurs importants de la chaîne de création de valeur, à savoir de l’agriculture, de la gastronomie, de l’hôtellerie tessinoises et de la distribution. La responsable du projet, Sibilla Quadri, insiste sur l’importance de cette mise en réseau pour toutes les parties concernées: «Nous donnons de la visibilité aux producteurs locaux, ce qui leur permet de viser une clientèle plus large. Les consommatrices et consommateurs peuvent découvrir ainsi, via notre réseau, quels produits sont fabriqués et par qui dans leur région.»

Différentes initiatives sont en cours dans le cadre de «Ticino a Te», dont «Ticino a Tavola» («le Tessin à table»), une initiative de GastroTicino et de l’Union des paysans tessinois. Il s’agit d’une collaboration avec 103 établissements de restauration tessinois. Les partenaires s’engagent à proposer systématiquement au moins un menu à trois ou quatre plats composés à 60 % de produits tessinois, les vins tessinois devant quant à eux représenter au moins 40 % de leur offre. A noter que quelque 400 000 repas sont servis chaque année dans le cadre de «Ticino a Tavola», ce qui génère 3,5 millions de francs, dont une grande partie est reversée à l’agriculture et au secteur de la transformation alimentaire tessinois.

«Connaître l’origine d’un produit pour l’apprécier davantage.»

Plus qu’une question de prix

Lorsqu’on lui demande si les produits régionaux peuvent rivaliser avec les produits industriels en termes de prix, Quadri répond: «Si un produit industriel a été fabriqué dans les mêmes conditions qu’un produit local, les prix sont souvent comparables. Je pense par exemple à l’élevage respectueux des animaux ou à la rémunération des travailleurs. Cela dit, on compare très souvent des produits qui ont été fabriqués dans des conditions complètement différentes. Je ne pense donc pas qu’ils puissent être comparés si facilement.

Pour mettre en évidence ces différences au niveau de la production, l’une des missions importantes de «Ticino a Te» est d’informer le public. C’est ainsi que «Ticino a Te» s’engage, en collaboration avec 90 cantines scolaires, à ce que les élèves puissent avoir des produits régionaux dans leur assiette. «Il est en effet important que les enfants apprennent à apprécier la valeur des produits du terroir, car ce sont eux les clients de demain», déclare Sibilla Quadri. Ce projet n’oublie pas non plus les citadins, lesquels sont également informés de l’origine de leurs aliments. «Connaître l’origine d’un produit, c’est l’apprécier davantage», résume-t-elle encore.

Un effet à long terme

Ce n’est pas un hasard si la contribution du Tessin à la chaîne de valeur régionale a été récompensée à plusieurs reprises: le jury du «Cercle régional» a particulièrement apprécié l’enthousiasme qui se dégage de « Ticino a Te » et a été impressionné par les résultats obtenus par le projet malgré des moyens financiers limités. Outre les fonds cantonaux, «Ticino a Te» a également bénéficié au départ de subventions NPR de la Confédération. À partir de la cinquième année, le Centre des compétences agroalimentaires du Tessin n’a été financé que par le canton lui-même.

Stefano Rizzi, directeur du département de l’économie du canton du Tessin, explique[MH1]: «Nous avons soutenu le Centre des compétences agroalimentaires du Tessin en tant que projet pilote de politique économique régionale. L’objectif était de mettre en réseau tous les acteurs de la région afin de promouvoir le développement de projets innovants susceptibles de valoriser la richesse de l’industrie agroalimentaire tessinoise. Compte tenu des effets positifs de cette initiative, notamment sur la compétitivité du secteur primaire, le canton a décidé de la soutenir par une contribution annuelle.» 

Sibilla Quadri souligne l’importance du soutien initial: «C’est grâce aux fonds de la NPR et du canton que le projet a pu être mis sur pied. Il est important pour nous que notre travail continue à aider le Tessin à long terme – cela demande beaucoup d’efforts et surtout des ressources financières». 

Le Centre de compétences agroalimentaires du Tessin (CCAT) gère, encadre et développe des projets dans le secteur agroalimentaire. Il dispose d’un vaste réseau de contacts et crée des synergies entre les projets. Grâce à l’expérience acquise dans le cadre du développement de «Ticino a Te» et à la collaboration avec le secteur de la gastronomie, un solide partenariat a été noué, qui sera utile pour d’autres projets de développement régional, notamment les PDR.

Photos: Centre de compétences agroalimentaires du Tessin (CCAT)

Un espace de création pour la région du lac de Constance

C’est à Arbon qu’est née l’espace de création «ZIKpunkt». Un espace où des entreprises, des organisations et d’autres acteurs de la région se réunissent pour développer et réaliser des projets en commun. L’association ZIKpunkt est un puissant générateur d’idées, notamment pour l’économie régionale. Gilbert Piaser, directeur de la région Oberthurgau, explique dans cette vidéo la vision à la base du ZIKpunkt et son importance, et comment le projet a bénéficié du soutien de la Nouvelle politique régionale (NPR).

«Notre région va de l’avant, grâce à la NPR»

Gilbert Piaser souhaitait rendre tangible son engagement en tant que directeur de la région de Haute-Thurgovie: «Lorsque des locaux se sont libérés sur le site de l’ancienne usine Saurer, nous avons saisi l’occasion et avons lancé le projet «ZIKpunkt». Les initiateurs ont misé dès le début sur les subventions de la NPR. 

La région de Haute-Thurgovie a déjà mis en œuvre plusieurs projets grâce à ce soutien. «Notre région va de l’avant, grâce à la NPR», déclare Gilbert Piaser à ce propos. Pour ce qui est de l’initiative ZIKpunkt, les fonds octroyés par la NPR ont été utilisés pour l’essentiel durant la phase de conception et de mise en place, ce qui a permis de mener un important travail de fond. 

Une plateforme pour l’innovation

Le ZIKpunkt est géré par une association spécialement créée à cette fin, association dont font également partie les initiateurs du projet et d’autres membres du comité, nouvellement élus. Une association qui poursuit des objectifs ambitieux pour la région, à savoir: 

  • renforcer la place économique
  • freiner l’exode des professionnels hautement qualifiés 
  • attirer et former des professionnels qualifiés

Le ZIKpunkt tient lieu de plateforme d’innovation. L’association lance des projets innovants en collaboration avec des entreprises, des communes, des organisations et des institutions de la région. On se concentre ici spécifiquement sur la mise en œuvre. «Nous sommes là quand quelqu’un veut réaliser quelque chose de concret», souligne Gilbert Piaser, «le ZIKpunkt est un espace de création et non pas un think tank».

Grouper les compétences et créer des postes à temps partiel

Au début des activités du ZIKpunkt, nous avons testé différents formats afin d’acquérir de l’expérience et d’en tirer des enseignements utiles. Et le résultat est là selon Gilbert Piaser: «La première année, nous avons procédé par tâtonnements. Une approche qui nous a permis de voir ce qui fonctionne vraiment et ce qui ne fonctionne pas au ZIKpunkt». 

Des mandats concrets s’en sont suivis en 2024. Le ZIKpunkt soutient notamment, avec un secrétariat professionnel et un accompagnement spécifique, l’association «PhytoValley Switzerland» spécialisée dans la médecine naturelle. La croissance des domaines d’activité a en outre permis de créer deux nouveaux postes à temps partiel pour l’administration et la direction. Le ZIKpunkt a donc tout en main pour lancer d’autres projets innovants et développer l’économie régionale sur le long terme.

Journées lucernoises des abeilles: tout sur la chaîne de création de valeur des abeilles

Si tout le monde ou presque connaît le miel, la propolis et les bougies en cire, les abeilles et leurs produits ne se limitent pas à ça. Et c’est justement l’objectif des Journées lucernoises qui leur sont consacrées à Sempach, à savoir: présenter l’ensemble de la chaîne de création de valeur de cet insecte. Son programme prévoit un congrès de quatre jours, manifestation qui s’adresse aux spécialistes et aux acteurs économiques, ainsi qu’à la population en général, laquelle se verra proposer des informations aussi riches que variées et des produits apicoles régionaux.

L’effervescence qui régnait lors de la «Magie des abeilles» faisait penser à une ruche en pleine activité. Si la conférence de la veille s’adressait aux apiculteurs professionnels, la deuxième journée intitulée «La magie des abeilles» n’a en effet pas manqué d’attirer le grand public, jeune et moins jeune. Les quelque 600 invités ont pu découvrir à cette occasion – et de manière impressionnante – l’importance des abeilles pour notre vie, la grande diversité des thèmes qui y sont liés et la riche palette des produits apicoles. Les abeilles jouent indubitablement un rôle central en tant que pollinisateurs de plantes naturelles et utiles. Elles font partie à ce titre des animaux de rente les plus importants, leur travail de pollinisation favorisant non seulement la biodiversité, mais aussi, quoique indirectement, la richesse des espèces. 

«Les Journées lucernoises des abeilles ont été un véritable succès. Cette manifestation sera reconduite l’année prochaine où nous proposerons donc à nouveau une «Magie des abeilles». 

Beat Lichtsteiner, chef de projet des Journées lucernoises des abeilles

Beaucoup de choses à voir, à déguster, à essayer et à vivre lors de la «Magie des abeilles»:

  • colonie d’abeilles dans une vitrine en plexiglas et volière 
  • dégustation de différents miels
  • cuisine et pâtisserie avec du miel ou de l’hydromel (boisson fermentée à base de miel)
  • dégustation de bière, d’eau-de-vie et de whisky au miel
  • fabrication de toiles cirées
  • cosmétiques et produits de santé naturels à base de produits apicoles 
  • respirer par l’air des ruches, une thérapie pour les asthmatiques et la désensibilisation
  • jardins aménagés de manière naturelle
  • installation et entretien de ruches sauvages 

Régional, durable et respectueux de l’environnement

Le concept de la «Magie des abeilles» mise particulièrement sur la présentation de produits régionaux, ce qui est tout à fait dans l’esprit du développement durable et de la sensibilisation à l’environnement. Les produits régionaux se caractérisent en effet par une consommation minimale d’énergie grise. Leur production, leur transport et leur consommation sur place ont un impact environnemental nettement moins important que les produits qui viennent de loin. Consommer des produits régionaux renforce en outre l’économie locale et soutient souvent les petites entreprises familiales. 

Vidéo: Journées lucernoises des abeilles

L’idée d’une extension progressive

Le concept – professionnel – d’un «Congrès pour le renforcement de la chaîne de création de valeur des abeilles» a pu être réalisé grâce au soutien financier de la Nouvelle politique régionale ainsi qu’à des financements et des prestations propres. Ce concept prévoit un développement progressif en trois phases. Cette approche permettra d’acquérir de précieuses connaissances et d’améliorer au fur et à mesure l’organisation de la manifestation. La première phase, mise en œuvre avec succès en 2024, comprenait donc l’organisation d’un congrès sur deux journées. La première journée s’adressait aux professionnels de la chaîne de création de valeur, à savoir les apiculteurs, et diffusait des connaissances approfondies à un public de spécialistes. La deuxième journée a été conçue comme une sorte de festival destiné au grand public.

Favoriser des partenariats locaux

En sus des deux journées de congrès, il est prévu d’introduire dans un deuxième temps, une troisième journée dont le but est de mettre en réseau l’économie régionale et privée avec la cohorte des apiculteurs. Il s’agit donc ici de promouvoir la coopération et d’ancrer davantage la chaîne de création de valeur dans ces groupes cibles, en vue de favoriser la création de partenariats. Cette troisième journée devrait également permettre le dialogue entre les professionnels du domaine et les acteurs politiques. 

La troisième phase comprendra une quatrième journée, laquelle s’adressera aux enfants et aux écoles. L’objectif est de sensibiliser ces derniers à des thèmes tels que la biodiversité et le monde des insectes, tout en abordant les notions de durabilité et de  production régionale. Des partenaires seront recherchés en temps opportun pour participer à l’élaboration de ce format.

«Grâce à la contribution de la NPR, nous avons pu mettre en œuvre cette idée rapidement et avec un haut niveau de qualité. Une contribution relativement modeste peut avoir un effet de levier important dans ce genre de projet».

Beat Lichtsteiner, chef de projet des Journées lucernoises des abeilles

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