«Arve» – zone de loisirs au cœur de l’agglomération genevoise

Raphaël Chabloz

L’Arve, la rivière franco-suisse, qui parcourt 107,8 km depuis le massif du Mont-Blanc, dont neuf dans le canton de Genève, est bien plus méconnue que le Rhône dans lequel elle se jette à la Jonction, à Genève. Le projet de paysage prioritaire de l’Arve a pour objectif de rendre plus accessible au public les rives de la rivière franco-suisse dans le Grand Genève. Des parcours piétonniers et cyclistes – qui peuvent aussi être utilisés pour les déplacements pendulaires – sont notamment prévus, ou encore des réaménagements de parcs. Des aménagements légers permettent de maintenir le caractère sauvage de l’Arve. Le Grand Genève soutient le projet « Arve » dans le cadre de son programme d’agglomération, tandis que la Confédération l’a soutenu de 2014 à 2018 en tant que Projet-modèle pour un développement territorial durable. Le projet, qui a une orientation transfrontalière, implique des collectivités publiques françaises et suisses dont neuf communes, ce qui rend sa gouvernance complexe.

En 2014, le parc des Falaises situé dans la commune de Chêne-Bougeries a été la première réalisation concrète du projet. Ce site était partiellement aménagé, mais l’Arve y était masquée par la végétation. Un cheminement à été aménagé autour d’une clairière pour inciter la population à y entrer, à se reposer sur un banc et à contempler l’Arve, protégée du tumulte de la ville par un écrin de nature. «Nous avions besoin de réalisations rapides pour mobiliser autour de ce projet, donner envie et montrer que la planification sert à quelque chose», explique Anne-Lise Cantiniaux, cheffe de projet nature et paysage au Département genevois du territoire.

Le projet de paysage prioritaire de l’Arve interroge les rapports entre les politiques paysagères fédérales, cantonales et locales en articulation avec les politiques d’urbanisation et de mobilité. Ce projet exige non seulement de réfléchir à différentes échelles mais surtout de maintenir la cohérence entre les différents niveaux de planification et entre les phases de planification et de mise en œuvre.

Aujourd’hui, l’objectif est d’inscrire le projet dans la durée, afin que les nouvelles autorités communales se l’approprient et le fassent vivre à long terme. «Il faut assurer un suivi sur de nombreuses années, sinon la démarche n’est pas cohérente.» En 2020, les communes genevoises ont renouvelé leurs autorités. Il a donc fallu approcher une nouvelle génération d’élu-e-s, pour que la motivation ne retombe pas.

projets-modeles.ch

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