Les régions à l’épreuve du coronavirus

Pirmin Schilliger & Urs Steiger
La maladie covid-19 a déclenché cette année une grave crise dans le monde entier et en Suisse. Celle-ci est encore loin d’être terminée, nous nous trouvons au contraire en plein dedans. Tous les domaines de la vie et de l’économie sont affectés, surtout les soins de santé. À de nombreux endroits de Suisse, la crise touche particulièrement le tourisme et l’industrie horlogère, qui constituent l’épine dorsale économique de nombreuses régions de montagne ou rurales. Il s’agit d’une dure épreuve pour un grand nombre de personnes. On ignore quelle en sera l’issue.
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Le confinement décrété mi-mars a subitement plongé le tourisme dans un état de choc. À l’échelle suisse, le nombre de nuitées a subi une chute drastique pratiquement d’un jour à l’autre: –62 % en mars, –80 % en avril et –78 % en mai par rapport aux mêmes mois de l’année précédente. Il s’est légèrement redressé en juin à la faveur des premiers assouplissements et a retrouvé le niveau de mars, soit de nouveau 62 % au-dessous du niveau de l’année précédente. Un grand nombre de clients non seulement étrangers, mais aussi suisses ont été absents des stations touristiques. L’occupation s’est légèrement redressée en juillet et août. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), la diminution des nuitées s’est stabilisée au cours de ces deux mois d’été à –26 % et à –28 % en moyenne.

Vacances (forcées) en Suisse

Les différences régionales ont toutefois été considérables. Quelques régions ont pu tirer profit du fait que les Suissesses et les Suisses ont renoncé aux voyages à l’étranger et, à la place, ont passé leurs vacances dans les régions de montagne suisses. Par exemple, les hôtels du val Poschiavo ont très tôt affiché complet. En juillet par rapport à l’année précédente, la Surselva a vu les nuitées augmenter de 40 %, la Basse-Engadine de 43 % et le val Bregaglia même de 53 %. Dans les régions, cet essor s’est poursuivi jusqu’en automne. Toutefois, il y a aussi eu des perdants dans les régions en plein boom. «On a compté parmi eux surtout les restaurants, qui ont dû fermer complètement durant le confinement et qui par la suite n’ont pu reprendre le travail que dans une mesure limitée à cause des mesures de protection», explique Martina Schlapbach de la Regiun Engiadina Bassa/Val Müstair.

Dans les cantons d’Appenzell et du Tessin ainsi que dans certaines régions du Jura, le nombre de nuitées a aussi été nettement supérieur à celui de la même période de l’année précédente. La destination Saignelégier-Le Noirmont a presque réussi à doubler ses nuitées. Quelques points chauds comme le val Maggia, le val Verzasca ou la piscine de Porrentruy ont presque été submergés par beau temps. Le pays d’Appenzell ne parvenait plus guère à se défendre contre les randonneurs venus de toute la Suisse. Cette ruée a été exploitée avec délectation par les médias. Andreas Frey, directeur d’Appenzell Rhodes-Extérieures Tourisme, relativise toutefois: «Tout cela n’a posé aucun problème.» Il ne souhaite en tout cas pas parler de «surtourisme». «Lors de chaque jour de pointe, nous avons essayé de rediriger les groupes de randonnée vers des itinéraires moins fréquentés – avec un franc succès», souligne-t-il.

Les loueuses et les loueurs d’appartements de vacances ont également fait partie des gagnants. Les résidences isolées ont été particulièrement demandées. Sur la plateforme de Grisons Tourisme par exemple, qui regroupe une offre de 3000 appartements dans dix destinations, les réservations supplémentaires d’appartements dépassaient encore 70 % en octobre, alors que le maximum intermédiaire de l’été avait fléchi depuis longtemps dans de nombreuses autres régions.

(Presque) plus rien ne tourne dans le tourisme urbain

Le tourisme urbain s’est retrouvé grand perdant. Les clients internationaux ont fait défaut dans les centres urbains, et le tourisme d’affaires et de congrès s’est arrêté presque complètement. Zurich (–77 %), Genève (–75 %), Lucerne (–66 %), Bâle (–63 %) et Berne (–59 %) sont les villes qui ont perdu le plus de nuitées durant les mois d’été. Vu qu’elle s’est de nouveau aggravée en octobre après une brève amélioration au début de l’automne, la situation est maintenant très sombre. D’après un sondage d’HotellerieSuisse, deux tiers des hôtels urbains se préparent à des licenciements. Des centaines de grands hôtels urbains sont à deux doigts de la faillite.

En plus du tourisme urbain, les régions de montagne très axées sur les clients étrangers, notamment sur les groupes de voyageurs venant d’Asie, ont particulièrement souffert de la crise. La destination Engelberg-Titlis compte parmi ces régions. Le chiffre d’affaires des Titlis Bergbahnen est tombé durant les mois d’été à 20-30 % du niveau de l’année précédente. Le directeur Norbert Patt, qui a tout de suite réagi en prenant des mesures rigoureuses de réduction des coûts, a entre-temps annoncé des suppressions d’emplois. Le chemin de fer de la Jungfrau a aussi été subitement privé de ses clients internationaux, qui jusqu’à présent provenaient à 70 % d’Asie. Les responsables du marketing ont certes essayé de rectifier rapidement le tir en prenant des mesures comme le Jungfrau Corona-Pass qui permet de circuler librement sur le réseau du chemin de fer de la Jungfrau – avec pour résultat que le Jungfraujoch a tout à coup été à 95 % aux mains des Suisses. Mais contrairement aux clients asiatiques, les Suissesses et les Suisses ne sont venus que par beau temps. Ils ont en outre dépensé moins d’argent en moyenne que les touristes d’Extrême-Orient.

Comme dans la plupart des régions de Suisse, les buts d’excursion et les hôtels qui misent en priorité sur le marché suisse et sur le marché européen ont compté parmi les gagnants qu’il y a aussi eu dans l’Oberland bernois. «Les campings ont aussi tiré leur épingle du jeu, de même que la sous-région Haslital-Brienz, dont l’orientation est traditionnellement moins internationale», explique Stefan Schweizer, directeur de la Conférence régionale Oberland-Ost. Mais malgré les lueurs d’espoir estivales, le bilan touristique est aussi globalement négatif dans l’Oberland bernois. Par exemple, la région d’Interlaken a certes enregistré une augmentation de 192 % des clients suisses dans l’hôtellerie en juillet, mais le nombre total de nuitées a diminué de moitié parce que cette destination vit principalement de l’activité internationale lors d’une saison normale. D’autres stations célèbres comme Wengen, Davos aux Grisons ou Zermatt en Valais se trouvent dans une situation analogue.

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De mauvais souvenirs se réveillent dans le Jura

L’industrie horlogère est l’épine dorsale économique du Jura, tout comme le tourisme pour une grande partie des régions de montagne. Avec le tourisme, elle fait partie en Suisse des branches économiques qui souffrent le plus de la crise du coronavirus. Le chiffre d’affaires de l’industrie horlogère a chuté de 35 % au deuxième trimestre. La branche a certes réussi à se remettre légèrement de ce choc au troisième trimestre, mais la Fédération de l’industrie horlogère suisse s’attend à une diminution de 25 à 30 % pour l’ensemble de l’année. Jusqu’en octobre, la baisse des exportations de montres par rapport à l’année dernière dépasse un tiers.

Cette situation réveille de mauvais souvenirs dans les villes horlogères de l’Arc jurassien. Des villes comme Le Locle ont certes tiré les leçons de la «crise horlogère» des années 1970 et diversifié leur économie depuis lors, mais la dépendance par rapport à l’industrie horlogère est toujours grande à de nombreux endroits. La vallée de Joux en est l’exemple éclatant: cette vallée proche de la frontière française compte 7000 habitants, mais 8000 emplois, en majeure partie dans l’industrie horlogère. «La pandémie de coronavirus nous a durement touchés», déplore Éric Duruz, directeur de l’ADAEV (Association pour le Développement des Activités Économiques de la Vallée de Joux). Les fabriques d’horlogerie ont certes pris de bonne heure des mesures de protection pour le personnel, déjà avant que la Confédération n’en ait ordonné. Mais après le confinement, la plupart des entreprises sont restées à l’arrêt un mois et demi. À la vallée de Joux, la pandémie n’a pas non plus été qu’un lointain grondement de tonnerre, mais a fait un nombre de morts plus élevé que la moyenne. Les autorités des différents niveaux se sont coordonnées afin de maintenir à peu près les soins de santé dans la Vallée même pendant la phase la plus aiguë. «Les frontalières et les frontaliers sont essentiels pour notre économie et pour le système de santé», rappelle Éric Duruz. Il était donc crucial que la frontière avec la France reste ouverte pour ces pendulaires.

Même si tout n’est de loin pas encore terminé, l’espoir naît entre-temps à la vallée de Joux que la crise ne sera pas aussi grave que dans les années 1970, lorsque plus d’un quart des résidentes et des résidents ont quitté la Vallée. «Nous avons maintenant l’expérience de la crise et sommes plus résistants», affirme Éric Duruz. Il est convaincu que la Vallée sortira même renforcée de cette crise, «grâce à l’esprit d’innovation de notre population, à la solidarité, à une certaine obstination et à un esprit combatif inflexible».

L’état intermédiaire

Comment se terminera l’année 2020 en fin de compte? À quelle vitesse l’économie se redressera-t-elle? Le 12 octobre, les économistes du Secrétariat d’État à l’économie (SECO) se montraient encore confiants dans leur pronostic. Ils calculaient à cette date une diminution de 3,8 % du produit intérieur brut pour l’année en cours. Ce pronostic paraissait nettement plus optimiste qu’au printemps, lorsqu’ils ne voulaient pas exclure une chute pouvant atteindre 10 % dans le scénario du pire. Les conséquences de la pandémie seraient néanmoins toujours très graves, même avec le scénario plus clément d’octobre: une baisse du pib de 3,8 % équivaudrait à la plus forte récession depuis la crise pétrolière du milieu des années 1970.

Impacts de l’épidémie de covid-19  sur l’économie régionale
Dans le cadre du monitoring des régions, regiosuisse observe l’évolution économique des régions, y compris en ce qui concerne spécifiquement les impacts de la crise du coronavirus. La page regiosuisse.ch/crise-du-corona rend compte des résultats actuels.

La situation a radicalement changé entre-temps avec la deuxième vague. Il est par conséquent difficile de dresser un bilan et chaque pronostic devient rapidement obsolète. Fin octobre, lors de la clôture de la rédaction, quatre cinquièmes des entreprises actives dans le tourisme s’attendaient à une nouvelle détérioration de la situation au cours de la saison d’hiver. Comme chacun sait, celle-ci est beaucoup plus importante que la saison d’été pour les stations de ski. Martin Nydegger, directeur de Suisse Tourisme, prépare le secteur à une longue traversée du désert. «Il n’y aura un redressement complet qu’en 2023 ou 2024. Ce sera rude surtout pour les villes», soulignet-il. Martin Nydegger brosse un tableau un peu plus optimiste pour les stations classiques de sports d’hiver. Monika Bandi Tanner, codirectrice de l’Unité de recherche sur le tourisme au Centre de développement économique régional de l’Université de Berne, renvoie au fait que tout dépend de l’évolution de la situation sur le front de la pandémie ainsi que des mesures et des concepts de protection qu’elle entraînera dans les domaines skiables. Vu les nombreux facteurs d’incertitude, il est actuellement difficile de prévoir comment se terminera l’année 2020 pour le tourisme.

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Travail à distance et repli à la montagne

La structure économique trop spécialisée, très axée sur des domaines particulièrement touchés comme le tourisme ou l’industrie horlogère, n’est pas le seul facteur à avoir accru la vulnérabilité de nombreuses régions au cours de la crise actuelle. La taille des entreprises joue aussi un rôle, abstraction faite de leur appartenance à une branche donnée. Selon un sondage d’UBS, une entreprise sur cinq comptant moins de 10 employés et une entreprise sur dix comptant 10 à 49 employés ont dû suspendre leur activité pendant le confinement. En revanche, «seules» trois grandes entreprises sur cent ont dû fermer. Les répercussions ont été particulièrement négatives dans des cantons tels qu’Appenzell Rhodes-Intérieures, Grisons et Valais, qui présentent une part élevée de petites entreprises et de microentreprises. Sur la base de divers autres indicateurs, UBS parvient à la conclusion que les cantons de montagne sont en général beaucoup plus fortement affectés par la crise et qu’ils auront besoin d’une phase de récupération plus longue.

La pandémie a confirmé qu’une crise accélère et renforce les tendances existantes. Une étude de l’Université de Bâle, qui s’est penchée sur l’adoption du télétravail observée à de nombreux endroits, parvient à la conclusion que cette transformation a visiblement représenté un défi plus important pour l’économie des régions rurales et celle des régions urbaines. Cette étude néglige toutefois un point: pendant le confinement, nombre d’employés se sont retirés de la ville pour se réfugier à la montagne. Ils y ont transformé sans hésiter leur résidence de vacances en bureau à domicile. On ignore toutefois quel pourcentage des quelque 500 000 résidences secondaires a effectivement été utilisé de cette façon pendant le coronavirus. «Notre région a été très animée cet été, surtout à cause des nombreux travailleurs à distance», estime Rudolf Büchi, responsable du développement régional auprès de la Regiun Surselva. Un indice de leur présence est la forte augmentation de l’utilisation du Net et des minutes de conversations téléphoniques dans la région. «Face à cette tendance, la Surselva bénéficie clairement d’une très bonne infrastructure à large bande et d’appartements de vacances gérés activement, qui offrent d’excellentes conditions pour le travail à distance lorsqu’ils sont combinés avec des espaces de coworking tels que ceux du Rocks Resort Laax», explique Rudolf Büchi.

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La plupart des télétravailleurs sont certes retournés dans leurs résidences principales urbaines après le confinement. Mais nombre d’entre eux y auront pris goût et se demanderont s’ils souhaitent aussi utiliser en temps normal leur refuge de crise et de vacances comme lieu de travail. Ce choix irait tout à fait dans le sens des stratèges du développement qui voient l’avenir des régions de montagne dans l’économie résidentielle, favorisée par le travail à domicile et par les nouvelles formes de travail hybrides et flexibles, qui permettent et stimulent le fait de résider et de travailler loin des centres urbains (cf. regioS 18).

En tant qu’organisation, la NPR a continué de bien fonctionner même dans les moments les plus difficiles.

La NPR en mode de crise

Comment les responsables NPR des régions ont-ils réagi à la crise du coronavirus? Avaient-ils seulement une marge de manœuvre? Stefan Schweizer précise que la NPR n’a pas pour mission de déployer un activisme fébrile dans une situation exceptionnelle de ce genre ni de faire de l’intervention de crise ou même de l’aide d’urgence. La politique régionale vise au contraire à aider les régions à relever sur le long terme les défis des changements structurels. Rudolf Büchi s’exprime de manière analogue: «Nos possibilités d’accomplir quelque chose directement pour atténuer la crise du coronavirus sont limitées.» La plupart des régions NPR de Suisse ont donc renoncé à lancer des projets NPR à court terme pour lutter contre la crise.

Mais cela ne signifie pas que les acteurs soient restés inactifs, bien au contraire: la Regiun Engiadina Bassa/Val Müstair, la Regiun Surselva ainsi que les régions d’Imboden et de Viamala ont par exemple participé à une initiative interrégionale dans le canton des Grisons. C’est dans ce cadre qu’une plateforme a été mise en ligne comme place du marché numérique pour les produits et les services encore livrables pendant la crise. «Cette plateforme a été très appréciée et continue d’être très populaire. Nous examinons maintenant si elle devrait être exploitée à demeure au-delà de la crise du coronavirus», explique Martina Schlapbach, responsable du développement de la Regiun Engiadina Bassa/Val Müstair. Des plateformes semblables ont été lancées dans de nombreuses autres régions, par exemple mehr-uri.ch dans le canton d’Uri, plateforme financée par le biais de la NPR, ou favj.ch/c19/ pour la vallée de Joux, pour ne citer que deux autres exemples.

De nombreuses destinations touristiques ont lancé des actions publicitaires à court terme – surtout par le biais du budget rehaussé de Suisse Tourisme. Les stations et les hôtels qui vivaient jusqu’à présent de séminaires et de groupes se sont reconvertis aux touristes individuels de Suisse. Les restaurants ont agrandi leurs terrasses extérieures, «les autorités ayant tout à coup accordé des autorisations de façon beaucoup plus pragmatique», comme Andreas Frey, d’Appenzell Rhodes-Extérieures Tourisme, le constate avec satisfaction. Différents services ont été numérisés d’urgence afin de pouvoir être proposés et fournis conformément aux règles de distance. Le canton du Valais et The Ark, une fondation de promotion économique, ont lancé début mai à cet effet l’initiative Digitourism, à laquelle une trentaine de jeunes entreprises ont participé en soumettant des propositions. Un jury a enfin sélectionné huit projets, qui ont été mis en œuvre avec le soutien de CimArk, le bras armé des ris (Systèmes régionaux d’innovation) Suisse occidentale en Valais. Le dénominateur commun de tous ces projets est de viser à relancer le tourisme dans le canton à l’aide de solutions numériques. Un exemple: la start-up Guidos.bike a développé le guide touristique Guidos, numérique et personnalisé, en quelques semaines jusqu’à la commercialisation. Il s’agit d’un GPS intelligent qui se monte sur un vélo et qui accompagne l’utilisateur sur un tour défini individuellement. Plus de cinquante prestataires d’activités de plein air utilisent déjà ce guide touristique, ainsi que la grande station touristique de Verbier.

La crise comme opportunité

Les ris ont tout de suite réorganisé leurs programmes de coaching lors du confinement décrété en mars. Le ris Mittelland a immédiatement mis en ligne un site Internet qui énumérait toutes les informations importantes sur les offres de soutien de la Confédération, du canton de Berne et d’autres institutions en lien avec la pandémie. Les ris de toutes les autres régions du pays ont suivi cet exemple un peu plus tard. Les conseillères et les conseillers ont en outre réorienté leur priorité, passant du coaching en innovation à la gestion de crise. Ils ont également soutenu quelques entreprises qui s’efforcent d’exploiter la crise comme opportunité pour optimiser les processus et mener des projets de transformation et d’innovation. Voici l’exemple de Sensopro AG, Münsingen (BE): cette entreprise produit depuis quelques années des appareils de fitness qui servent à entraîner la coordination tout en ménageant les articulations ; elle a exploité la période plus calme à cause de la crise pour développer un nouveau produit qui pourrait être commercialisé encore cette année ; ce projet a bénéficié du soutien du coach ris Nicolas Perrenoud.

Les prestations de la NPR au cours de la crise ont aidé de nombreuses entreprises à mieux s’en sortir. Mais l’aide décisive qui a sauvé d’innombrables entreprises de la ruine est finalement venue du Conseil fédéral, qui a ficelé un paquet exceptionnel composé de chômage partiel facilité, d’allocations pour perte de gain et de crédits garantis accordés en urgence. Sans ce soutien, la situation serait sensiblement plus sombre dans de nombreuses régions. Les mesures de la NPR n’ont naturellement pu avoir que des effets complémentaires. La possibilité créée rapidement de reporter le remboursement des prêts NPR et de l’aide aux investissements dans les régions de montagne (LIM) a toutefois fait augmenter les liquidités de nombreux porteurs de projets et réduit ainsi la pression économique.

Étant donné les heures supplémentaires accomplies par de nombreux responsables NPR en cette période difficile, il ne faudrait pas oublier l’énorme défi qu’a représenté le maintien du fonctionnement opérationnel de la NPR durant le confinement. Nombre de séances, d’ateliers et de réunions ont dû être réorganisés d’urgence pour avoir lieu à distance ou ont dû être annulés. Pas mal de choses ont été retardées, parce que la communication numérique ne convient pas pour tout, ou ont dû être reportées à plus tard. Mais au total, les personnes impliquées dans la NPR ont appris énormément en peu de temps. En tant qu’organisation, la NPR a continué de bien fonctionner même dans les moments les plus difficiles.

regiosuisse.ch/crise-du-coronavirus-nprmehr-uri.chfavj.ch/c19/

Le virus comme accélérateur de l’innovation

Auswirkungen der Corona-Krise auf Schweizer KMU. Sebastian Gurtner, Nadine Hietschold. BFH Gestion, 2020 (en allemand).