Face à quels défis la mise en œuvre de la loi sur les résidences secondaires (LRS) place-t-elle les communes et les régions concernées? Où génère-t-elle éventuellement de nouvelles opportunités? Une experte et deux experts ont discuté de ces questions lors de la table ronde de «regioS»: Stefanie Lauber, cheffe du service des travaux publics de la commune de Zermatt (VS) et membre du groupe d’accompagnement pour l’analyse des effets de la loi sur les résidences secondaires, Norbert Hörburger, professeur à la Haute école spécialisée des Grisons et responsable de la formation continue en tourisme, et Heinrich Summermatter, président de l’Alliance Résidences Secondaires Suisse.
Ils sont unanimes pour dire que, malgré les restrictions imposées par la LRS, les opportunités de développement touristique sont absolument intactes sur le marché des résidences secondaires. Selon Norbert Hörburger, la LRS a aussi déclenché un processus de réflexion sur la question des résidences secondaires, lequel porte déjà des fruits. C’est ainsi que l’on a créé des incitations à l’achat de logements anciens, qui autrement seraient restés sur le marché. On demande des idées nouvelles et des approches innovantes, par exemple des modèles d’investissement pour la construction de logements affectés aux résidences principales. Leur mise en œuvre exige toutefois «une grande endurance des promoteurs», comme le souligne Norbert Hörburger.
Le potentiel touristique majeur réside dans la transformation de lits froids en lits chauds. Les possibilités d’inciter les propriétaires de résidences secondaires à ne pas utiliser seulement eux-mêmes leurs biens immobiliers, mais aussi à les louer, sont toutefois très limitées.
Heinrich Summermatter met son espoir dans le changement de génération et souligne : «La génération montante est la plus ouverte à une autre approche d’utilisation.» Norbert Hörburger est convaincu que le temps joue en faveur de la location. Une des conditions est de tendre la perche aux propriétaires de résidences secondaires en leur proposant de nouveaux modèles de facility management qui facilitent la location. Stefanie Lauber rappelle le nombre croissant de propriétaires qui utilisent leur résidence secondaire comme lieu de télétravail, «bien qu’il n’existe pas encore de statut juridique pour cet usage».
En effet, elle souhaite aussi une loi flexible qui tienne davantage compte des particularités communales et régionales. Un des inconvénients de la LRS à Zermatt est par exemple l’évolution des prix et la raréfaction de l’offre de résidences principales à prix avantageux. La situation est très précaire avant le début de chaque saison d’hiver, lorsque la population résidente bondit en quelques semaines de 5700 à 7500 personnes. «Trouver un appartement abordable représente alors un défi inouï pour de nombreux travailleurs saisonniers», ajoute Stefanie Lauber.
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